(TC) PLANETARIUM

Il était plus facile pour Elys de garder les idées claires et de retrouver son calme maintenant qu’il avait laissé la foule derrière lui. Bien sûr, son regard avait inspecté la pièce. Il ne s’en rendait même pas compte, dans le fond. Malgré la quasi-obscurité qui régnait, il y avait beaucoup moins de facteurs à prendre en compte si bien que la tension qui l’habitait fini par s’apaiser. Malgré tout, il avait tenu à s’excuser auprès de Luna. Il était venu pour elle. Parce qu’il avait pensé – ou du moins espéré – que sa présence lui ferait plaisir. Il ne voulait pas que ses angoisses viennent lui gâcher sa soirée. Mais elle ne voulait pas de ses excuses. Elle était simplement heureuse qu’il soit là, et c’était tout ce qu’il voulait entendre. Et puis, c’était tellement plus facile d’oublier ses névroses quand il pouvait plonger son regard dans ses yeux verts de sa fiancée. Ici, dans la pénombre et sous ces constellations factices, ils auraient presque pu se croire seuls au monde. Leurs regards plongés l’un dans l’autre, les mains de Luna dans son cou, un baiser… Il aurait presque pu prétendre qu’ils passaient une soirée tout ce qu’il y a de plus normale. Presque… Car la réalité était toujours là et ses démons rodaient toujours. Mais il était déterminé à ne pas les laisser gâcher la soirée de Luna. Il savait combien elle aimait cet endroit, elle lui avait mainte fois parlé des journées passées ici avec sa mère, et des longues heures passées à regarder les étoiles durant son absence. Lui, les étoiles, il les avait assez vues, c’était plutôt elle qu’il voulait regarder. Hum, non, tu me l’as pas dit… Mais c’était le but. Mission accomplie, répondit-il, fier de lui, accompagnant ses paroles d’un sourire. Il lui en avait fait voir de toutes les couleurs depuis qu’ils étaient ensemble, et plus particulièrement durant cette dernière année. Pour elle, il pouvait bien affronter la foule et les angoisses qu’elle faisait naître en lui le temps de quelques heures. Ca a été oui. Je me suis excusé et j’ai mis les choses au clair – calmement, cette fois-ci. Je pense qu’elle a compris, lui expliqua-t-il tout en faisant le tour de la salle avec elle, leurs doigts entrelacés. Mais je suis pas venu là pour parler de mes parents, lui rappela-t-il. Je suis là pour profiter de la compagnie de la plus belle femme de la soirée. Qui par miracle a accepté de m’épouser. J’en ai de la chance. Avec un sourire amusé, il profita de tenir sa main dans la sienne pour la faire tourner sur elle-même, comme dans un pas de danse improvisé, avant de l’attirer à nouveau vers lui. Et dans son malheur, il s’estimait véritablement chanceux. Parce qu’après tout ce qu’ils avaient traversé, elle était toujours là… Avec tout ça, je t’ai même pas saluée convenablement… lui souffla-t-il. Et comme pour exprimer toutes ces choses sur lesquelles il peinait souvent à mettre des mots, ses lèvres allèrent trouver refuge auprès de celles de sa fiancée. Les grandes démonstrations d’affection en public, ce n’était pas vraiment son truc. Mais ils étaient seuls, il aurait donc eu tort de se priver, non ?  

@Luna Diaz

Appuyée sur le bord de l'évier de la salle de bains, tu pousses un soupir. Tu n'es absolument pas crédible dans cette robe. Tu vas avoir l'air ridicule. Tu es ridicule. Lorsque tu as entendu parler de cette soirée au planétarium, tu as tout de suite été intriguée. Tu contemples les étoiles depuis aussi longtemps que tu t'en souviennes. Elles ont le don de t'apaiser, de te transporter. Alors, forcément, tu as pensé que tu pourrais y aller, histoire de te changer de tes habitudes. Mais maintenant que tu es prête à partir, tu remets en question cette décision. La longue robe bustier noire que tu portes te donne l'impression d'un déguisement. Peut-être parce que c’en était un, à une époque. Lorsque tu te faisais passer pour quelqu'un d'autre chaque soir. Mais tu n'es plus cette personne, du moins tu essaies de ne plus l'être, même si ce n'est pas toujours évident. Alors, porter cette robe, ça te fait bizarre. Mais c'est la seule tenue correcte que tu possèdes. Un nouveau soupir plus tard, tu te redresses et attrapes ton rouge à lèvres. Tu n'es pas du genre à te démonter aussi facilement et ce n'est pas ce soir que ça va commencer.

Un peu plus tard, tu te retrouves devant l'entrée du planétarium. Alors que tu laisses passer un couple devant toi, tu prends une grande inspiration pour te donner du courage et tu les suis à l'intérieur. À peine entrée, tu repères un coin tranquille vers lequel tu te diriges, passant devant les tables garnies de plateaux de hors d’œuvre sans t'y arrêter mais acceptant volontiers une coupe de champagne qu'un serveur te tend avec un sourire. Le remerciant d'un signe de tête, tu portes tes lèvres pourpres au verre, espérant que personne ne te remarque dans ton coin.

Ton coeur frappait fortement sur ta cage thoracique alors que ton fiancé se disait chanceux. Chanceux de t'avoir toi à son bras. Malgré tout ce qu'il a pu vivre ses derniers mois, il croit que la bonne fortune est toujours de son côté alors que n'importe qui revenant des morts de la sorte pleurait sur leur sort. Tu admires cette force qui lui permet de continuer alors qu'il te faisait tournoyer sur toi-même. Tu ne croyais pas être la plus belle ce soir, mais appréciait entendre le timbre de sa voix te flatter de la sorte. Il te rappelle ainsi de beaux souvenirs du soir où il t'a demander sa main. Dans un passé où tout était simple entre vous où la peur de le perdre ne changeait pas le vert de tes yeux. On pouvait qu'y trouver cette confiance en la vie qui te le ramenait toujours. Même si elle t'avait presque trahi, elle te l'avait ramener en presqu'un morceaux. Tu n'étais pas assez naïve pour ne pas voir que quelque chose était brisé en lui, le contraire serait absurde.
Tu te retrouvais alors dans ses bras si près de lui, trop près pour un endroit public. Vous qui aviez l'habitude de garder vos preuves d'affections pour vous à l'abris des regards de quiconque. La salle vous appartenait pratiquement ce soir, alors tu étais heureuse d'en profiter avec lui. Je t'aime, que tu réussi à placer juste avant qu'il s'empare de tes lèvres pulpeuses. Avec ce type de baiser, pas besoin de mots pour exprimer tout ce qui vous habite. Et tes mains font leur chemin jusqu'à son torse parce que ton coeur a besoin de le sentir un peu plus près de lui. Tu peux sentir le battement du sien sous ta paume. Tu comprends que le sien s'emballe autant que le tien. Et j'adore t'embrasser, tu laisses un rire amusé vibrer entre cordes vocales après ce murmure que personne sauf lui ne pouvait entendre. Envie de danser? Son petit numéro pour t'attirer dans ses bras t'avait donné envie de rester souder à ton fiancé et danser était qu'un prétexte pour rester si près. Tu regardes en direction de la porte. Personne nous dérange après tout, ils pourront pas rire de ma maladresse. Tu étais la partenaire de danse qu'il pourrait trouver avec tes deux pieds gauches, mais ça ne vous empêcherait pas de profiter du moment sous ses fausses étoiles. Pas besoin des véritables quand il est celui qui t'accompagne. Une envie de regarder tes pieds te prend, mais tu plonges plutôt tout ton être dans son regard bleu qui fait bouillonner ton sang. C'était bien mieux que les photos que tu avais de lui ou ce vidéo qui t'avait accompagner pendant sa disparition. Merci d'être venu me rejoindre, ça représente beaucoup pour moi.
@Elys Gardner

Pour Elys, depuis son retour, il y avait des jours avec et des jours sans. Cette journée rentrait davantage dans la première catégorie. Elle n’avait pas été parfaite et tranquille de bout en bout, et il faudrait un long moment avant qu’il parvienne à passer vingt-quatre heures paisibles sans la moindre interruption, mais il n’y avait pas eu de catastrophe majeure à déplorer. Son esprit n’était pas tranquille, bien entendu, mais il avait vu pire. Alors il voulait en profiter tant que ça durait, d’où sa présence, et son désir de s’assurer que Luna passerait une bonne soirée. Malgré son petit coup de stress à son arrivée, il estimait ne pas s’en tirer trop mal pour le moment, et il espérait que ça dure. Il n’était pas toujours des plus facile à vivre depuis son retour et après tout ce qu’il lui avait fait endurer, il lui devait au moins ça.

A l’abri des regards, Elys n’avait jamais été avare de démonstrations d’affection. Il n’était cependant pas du genre à en faire des tonnes en public. Par pudeur, par respect pour les autres, mais aussi et surtout parce que ce qui l’unissait à Luna ne leur appartenait qu’à eux. Mais ils avaient la pièce pour eux seuls, et il comptait bien en profiter, laissant à peine le temps à sa fiancée de lui glisser un je t’aime avant de capturer ses lèvres. Sa main était allée se glisser dans son dos dénudé par sa robe échancrée, rapprochant ainsi leurs deux corps encore un peu plus. Son rire se mêla à celui de Luna lorsqu’elle avoua adorer l’embrasser. Il n’eut pas besoin de répondre. Son cœur, qui battait la chamade sous la main de Luna, parlait pour lui. C’est ta soirée, alors c’est toi le chef, décréta-t-il. Il était venu pour elle, et il voulait qu’elle passe une bonne soirée. Alors si elle voulait danser, soit, il danserait. Dans la limite du raisonnable, bien entendu, il n’avait de toute façon jamais été un grand danseur lui non plus. Profite-en Princesse, à minuit, j’me retransforme en citrouille, ajouta-t-il sur le ton de la plaisanterie, continuant de danser avec elle et de profiter de leur solitude, à l’écart de la foule qui se pressait à quelques salles de là. Merci d'être venu me rejoindre, ça représente beaucoup pour moi, le remercia-t-elle, son regard plongé dans le sien. C’est moi qui devrait te remercier… répondit-il doucement, détachant sa main de son dos pour aller glisser une mèche des longs cheveux bruns de Luna derrière son oreille. Après tout ce que tu as enduré à cause de moi, je pouvais bien faire cet effort. Tu mérites au moins ça… Ca, et tellement plus. Et puis il fallait bien qu’à un moment ou un autre, il se décide à reprendre une vie un tant soit peu normale. Il ne pouvait trouver de meilleure raison de faire ce premier pas que la jeune femme qui se trouvait actuellement dans ses bras. On devrait peut être retourner là-bas, conclu-t-il. Parce qu'à s'inquiéter de ses angoisses à lui, elle manquait tout le reste de la soirée. Et ce n'était pas pour ça qu'il était venu jusqu'ici.  

@Luna Diaz

Dans le moment, même si son bras immobilisé pouvait vous rappeler que le temps avait avancer et que vos histoires avaient continuées de s'écrire dans les onze mois sans se croiser, rien avait changer. Seule dans cette salle sombre, il n'y avait que vous deux et votre amour qui t'occupait. Tu ne pensais plus à cette distance que tu pouvais sentir entre vous. Un jour, tu devrais peut-être t'ouvrir à lui. Un jour, tu devrais peut-être lui faire connaître ce deuil qui t'avait fait tellement souffrir, mais pas ce soir. Il n'était en aucun cas responsable de toute cette peine. Il n'était pas partie sans rien dire. On lui avait enlevé sa vie comme on te l'avait enlever de la tienne. Tu avais peut-être eu la chance de ne pas être entre quatre murs ou enchaîner quelque part, mais le laisser partir dans l'inconnu t'avait doucement éteint. C'est ce que la mort fait à tout le monde après tout. Tu avais du essayer de laisser partir toutes les parties de ta vie qui te rattachait.
Toute ta vie était liée à la sienne avant l'an dernier. Ton crâne roule de cette façon constamment habituellement. Te gardant éveillé le soir, te coupant l'appétit en laissant presque constamment cette boule de nerf dans ton estomac.  Ne dis pas des choses comme ça Elys. Tu ne m'as rien fait. La vie nous a fait du mal. Pas toi. Tu laisses ta tête se poser sur son épaule pour lui parler au creux de l'oreille. Tu ne lui en voudras jamais pour ça. À voir la bonté sans son regard, tu déteste un peu la vie même de lui avoir fait vivre une des pires choses que tu ne peux imaginer. Tu donnerais tout ce que tu as pour être enfermée à sa place. Ton fiancé avait dédié sa vie à faire de ce monde un endroit plus sécuritaire. Il avait choisi une vocation difficile, mais si ça pouvait promettre un meilleur futur pour tout le monde, il le faisait sans ce plaindre.
Tu l'embrasses une dernière fois, profitant te l'intimité que cette salle vous offrait. Ce baiser était rempli de tendresse. Tu me fais signe si l'angoisse te revient. On rentra à la maison, tant que je suis avec toi, ça m'est égal où nous sommes Vous faites votre chemin jusqu'à la salle de réception, sa main sur la peau de ton dos dénudée, tu vas la chercher du bout des doigts délicatement. Tu enlaces tes doigts dans les tiens. Comme pour lui rappeler qu'il n'était pas seul du tout. Il n'y avait aucune raison de laisser ses peurs le gagner puisque tu étais là pour les supporter avec lui. On va déranger Effie et Ryan? Ton sourire est amusé alors que tes yeux cherchent sa jumelle dans la salle. Tu la trouves rapidement puisqu'elle est si belle qu'elle se débarque de tous. Tu es ravissante, que tu dis à sa jumelle alors que vous les aviez rejoint. Toi aussi Ryan. Que tu dis en riant légèrement alors que tu enlaces ta meilleure amie. Ta main retrouvera vite celle de ton soldat qui a besoin.
@Elys Gardner @Effie Gardner @Ryan Withaker