(TC) LES DENTS DU LAC

Elle était partie Norah, et tu lui avais fait un signe de la main, t’avais ensuite pris ce qu’Alfie avait dans les bras pour le foutre dans la barque la plus proche. « Bien sûr, je parle de toi, crétin. » Sourire un peu idiot, tu redevenais aussi doux qu’un agneau et c’était pitoyable, mais tu ne pouvais pas t’en empêcher. « Lève les bras. » Le pull que tu vires sur la barque, et chemise que t’ouvres légèrement. « C’est mieux comme ça. Tu fais moins petit garçon de famille aisée. » Ta main qui passe dans ses cheveux pour les ébouriffer, définitivement mieux. Baiser que tu laisses s’échouer sur sa joue. « Juste toi et moi, ce n'est pas plus mal. » Ton téléphone et celui d’Alfie que tu choppes pour mettre dans une pochette anti-eau que t’avais piquée dans un magasin, ou plutôt acheté, tu sais plus vraiment parfois tu fais les deux. Le pull trop vieux d’Alfie qui finit également dans le sac, grand rangement, les couvertures que t’avances légèrement avec les snacks, en fait avec tout ce que ton copain a pris il n’y a de la place que pour vous deux sur cette barque, alors tu t’assois avant de mettre la couverture sur toi et de lui tendre la main, nouvelle cicatrice qui s’affiche, sauf que tu’y fais pas attention, faudrait que t’arrêtes mais c’est le seul truc qui te maintient à flot quand il n’est pas là et que tu ne bosses pas.
« T’es plutôt sexy quand t’as pas l’air d’un premier de la classe, parabataï. » Référence qui te fait sourire. « Alors les dents de la mer, c’est pour que j’me blottisse contre toi si j’ai trop peur ? »  T’as les heart-eyes et c’est cramé à cent kilomètres que vous n’êtes pas juste ami. « Tu mets ce truc à l’eau ? J’ai la flemme de descendre. » T’as aussi envie de pouvoir te moquer de lui s’il tombe.

« Tellement plus agile que tu glisseras plus rapidement à l’eau en voulant m’éviter. » La réponse fuse du tac au tac. Cela pourrait s’arrêter là sauf que leurs échanges se poursuivent. Verena aborde son côté sexy qu’elle aide à entretenir. C’est si généreux que de sa part. « Moi, je vais prendre soin de toi en te faisant suer demain matin. Non je n’ai toujours pas oublié qu’on doit aller courir… » Aydan sait pourtant qu’elle espère qu’il oublie. Elle rêve, éveillée, endormie, un doux rêve sous toutes ses formes. Halloween est bien pour se détendre mais le lendemain, un peu de désintoxe ne fait pas de mal pour oublier les excès de la soirée. Pour le moment, il n’y en a pas. Il y en aura quelques-uns vu les trésors qui se cachent dans son sac à dos. « Popcorn sucré ou salé ? » C’est une question vitale. Si la réponse qu’elle va lui fournir n’est pas la bonne, peut-être bien qu’il va la jeter par-dessus bord dès à présent. Juste pour cet affront. Juste dans ses rêves, car il ne le fera pas. Et puis, il remarque rapidement que son visage semble se fermer. Cela ne dure pas, c’est seulement le temps de quelques secondes mais il le remarque et un air interrogateur se lit sur son visage quand elle se tourne vers lui. Il s’attend à une explication qui ne vient pas. Elle lui souffle juste qu’il lui a manqué. « C’est réciproque. » répond-il simplement. C’est peut-être pour cette raison qu’il n’a rien dit sur sa sortie pour la soirée, car au fond de lui il savait très bien que s’ils se voyaient, ce serait une torture de ne pas pouvoir la toucher. « Vu que t’es là, tu dors à la maison ce soir ? Que je puisse te réveiller en fanfare demain matin à 5h. Si je dois venir te chercher chez toi, on n’ira pas courir avant midi. » Il n’a pas très envie de croiser le regard de son frère, encore moins celui de sa belle-sœur. Moins les deux se voient et mieux ils se portent. S’il continue à aller là-bas, ce n’est certainement pas pour elle. Non plus pour Ivy vu qu’elle a son propre appartement. D’ailleurs, il ne sait pas si elle compte venir à la projection, il ne l’a pas vue. Et occupé qu’il est à chambrer Verena, il ne l’a pas encore aperçue qui approche.

Elle lève les yeux au ciel, ils se chambre mutuellement, mais dans le fond il n'a pas tellement tors, elle est tellement maladroite qu'elle serait bien capable de tomber à l'eau... mais elle le serrerait contre elle comme ça elle ne serait pas seule à avoir la honte, c'est toujours ça de prit ! Bien sur, il n'a toujours pas oublier le jogging du lendemain, fait chier... elle fait mine d'être décu, ce qui est un peu le cas... Verena et le sport, ça fait mile ! Elle était ce genre de fille au lycée à faire sécher les cours de sport, où à faire genre de s'être fait mal pour pouvoir rester le ban à regarder les autres suer.

- Pff comme je te dis, je vais être à la traîne et tu sais pourquoi...

Elle lui fait un regard de braise, elle parle bien sur de ses fesses qu'elle a déjà vu nue... on dirait un dieu grec. Pourtant ça ne l'empêche pas de sortir un peu tout ce qu'elle a apporté, de base c'était juste pour elle, mais autant partager les calories...

- Salé le pop-corn ! Je déteste le sucré.

Mais son visage se referme, pensant encore à sa mère, qui ne fait que remarquer les quelque kilos en trop qu'elle a pris sur un an... elle n'en peut plus, elle s'épuise de devoir sans cesse luté avec elle, contre elle, mais elle est avec Aydan, et depuis qu'ils ont parlé, accepté leur sentiment mutuel, elle a une raison de tenter d'aller mieux, de se focaliser sur quelque chose de positif, alors elle sourit et lui avoue qu'il lui a manqué. A lui aussi, elle lui a manque, elle se mord un peu la lèvre, contente de le voir, d'être avec lui, même si elle ne peut pas l'embrasser, le toucher, sa présence lui suffit.
Il lui fait cette proposition de venir dormir chez lui, ça la surprend un peu, mais elle hoche la tête.

- Oui, c'est sur que ça sera plu pratique mais hors de question que tu me réveilles à 5h !

Elle hésite, mettant le plaid autour d'eux, se rapprochant donc de lui.

- Au faite... je dors dans ma chambre ou...

Ou dans la sienne... elle rougie un peu, enfin elle se réchauffe, profitant du plaide, d'être avec lui, et elle commence même à prendre un poignet de pop-corn.

Au final, la meilleure amie de Leo était partie parce qu'elle ne voulait pas tenir la chandelle. Rendez-vous rien que Leo et lui au bout du compte. Chose qu'il voulait après tout. Alfie qui avait les bras chargés une seconde, puis la seconde d'après plus rien. Leo qui lui avait tout pris pour mettre dans la barque la plus proche d'eux. Sourire adorable, mais idiot, qui était apparu sur le visage du libraire. Il parlait de lui. Alors le même sourire était aussi apparu sur son visage. Et Leo qui lui demandait de lever les bras, chose qu'il avait fait vraiment sans réfléchir. Le pull retiré, la chemise un peu ouverte. Il ne ressemblait pas à un garçon de bonne famille à présent ? Un rire s'était échappé de la bouche du jeune homme, tandis que les lèvres de Leo s'étaient échouées sur la joue du pâtissier. Leur téléphone qui avait atterri dans une pochette. Certainement pour les protéger au cas où d'un chute dans le lac. Après tout, avec le pâtissier et sa maladresse – un peu trop présente - c'est plus que possible. Un compliment, une référence. Rire du pâtissier qui vient compléter le sourire de Leo. Les dents de la mer, une excuse pour qu'il puisse se blottir contre Alfie. « Je crois qu'il faut moins que ça pour que tu te blottisse contre moi. » Grand sourire sur son visage. Parce qu'ils le font tout le temps, comme si c'était un réflexe. Rapide baiser avant que Leo ne lui demande de mettre la barque à l'eau. Légère grimace qui s'affiche sur son visage. Parce que le pâtissier sait ce que ça peut donner. Parce que ce n'était pas forcément une bonne idée. Et pourtant il le fait. Il détache la barque. Alfie qui essaie de monter. Essaie. Parce qu'il glisse au dernier moment. Alfie qui atterri rapidement dans l'eau. Le pâtissier qui remonte dans la barque, complètement trempé. « Tu l'avais venir, c'est ça ? » Moue qui se dessine sur son visage. Alfie qui grelote, parce qu'elle est froide, parce que les température ce n'est pas ça non plus. Peut-être que cette soirée n'était pas une si bonne idée que ça.

Un sourire et t’avais arrangé la tenue de ton copain, parce qu’il était habillé comme un gamin sortant du MIT ou un délire dans ce genre, et ça te faisais étrange, peut-être que t’essayais de le rendre plus présentable ? Ou bien c’était une idée égoïste et t’avais juste envie de le voir beau, pour toi, parce qu’il était toujours beau mais il l’était surtout quand il faisait plus vieux et plus impressionnant. Sourcils qui se haussent avec un sourire en coin sur ton visage. « Hey, t’aurais pas pris la grosse tête ? » Mais il avait raison, t’avais pas besoin d’avoir peur pour vouloir te blottir contre lui, pour sentir sa respiration,  son odeur, pour te sentir bien et en sécurité. Le pâtissier qui essaie de pousser la barque, qui tombe et qui remonte difficilement, rire qui se fait étendre, légèrement alors que t’enlèves ton sweatshirt pour lui tendre, exposant tes bras nus à tout le monde, mais t’avais pas réfléchit, ça arrive parfois. « Je prévois toujours tout. » Sourire attendri avant que tu ne mettes une couverture sur ton dos. « Au moins on est sur l’eau. » Ta main qui attrape quelques bonbons, t’as pas vraiment hâte que le film commence.

Les dents de la mer. Un film d’horreur, du sang, des requins. Terri en frissonne déjà. Une poule mouillée ? peut être un peu. Elle préfère largement les films plus calmes, les jolis films, les comédies, elle aime les belles histoires d’amour, les châteaux, les princesses et les dragons. Mais elle peut faire un effort, elle doit faire un effort, il faut qu’elle se bouge et rencontre de nouvelles personnes. Ce soir son petit chéri dort chez un copain et elle n’avait pas envie de se retrouver toute seule, alors quand elle a entendu parler de cette projection elle a foncé. Il faut dire que l’installation était assez exceptionnelle. L’idée de projeter ce film, et de le regarder installé sur des barques était une bonne idée. Le temps que Terri se décide, évidemment elle était en retard. Un jean, des baskets, un gros pull et une veste. En arrivant elle pouvait constater qu’il y avait pas mal de monde, cependant elle se sentait obligée d’aller prendre des gourmandises. Une couverture et un grand pot de pop corn. Elle sourit, magnifique, et se dirige vers les embarcations. Vous savez si il reste des places ? demande t’elle gentiment à une jeune femme qui comme elle attend son tour !

Le jogging matinal du premier novembre s’annonce épique. Entre une Verena qui acceptera de courir en étant à la traine, uniquement pour mater les fesses d’Aydan… Et lui qui se retournera, trouvera désespérant son manège et qui mettra sa menace à exécution pour qu’elle y mette du sien. Il accélérera le rythme, elle sera bien obligée de suivre la cadence si elle désire continuer à le mater. A cette petite guéguerre, il y aura forcément un vainqueur et un vaincu. Il ne restera plus qu’à savoir lequel des deux cela sera. Les paris ne sont pas lancés, une paix règne en cette soirée, dans l’embarcation prête à prendre le large d’ici peu. Le sachet de pop-corn ne passe pas par-dessus bord car le choix se révèle être le bon. Le salé. C’est la vie. Ici ne reposera pas au fond du lac Verena. Elle gagne même un bonus, celui d’une proposition de découcher de chez elle pour la nuit. La raison évoquée est valable, tient la route aux yeux de n’importe qui. Rare est la jeunesse qui accepte de se lever tôt pour aller courir, et cinq heures est apparemment une heure trop matinale. « Six heures alors, sept heures grand maxi feignasse. » Il la charrie comme s’il se lève lui-même tous les jours aussi tôt. Cela lui arrive, les deux tiers du temps. Le tiers restant, il aime se reposer un peu, faire comme si sa vie n’est rien que du temps à tuer, qu’il n’a pas de responsabilités, ni de travail et qu’il vit sur de l’argent qui s’accumule tout seul à la banque. Ce rêve ne dure que quelques secondes en général, il est vite évaporé par un retour à la réalité qui est tout sauf dur. La réalité est plaisante, régulièrement, même si elle est composée de petits rien comme Verena qui déploie le plaid qu’elle met autour d’eux. « Tu crains que le vieux ne prenne froid, c’est gentil de t’occuper de moi. » Leurs cuisses se touchent, leurs épaules se frôlent. Ils sont comme deux amis, patientant en attendant de partir à l’aventure. Dans leur discussion, une hésitation s’installe, ou est-ce une supposition ou encore une requête ? Le visage d’Aydan se rapproche de celui de la jeune femme. « Tu dormiras où tu veux… Même si j’ai une préférence de lieu… » lui glisse-t-il à l’oreille. Il s’écarte ensuite, lui sourit. « La baignoire et le canapé sont confortables aussi si tu veux. » Il s’amuse, encore une fois. Mais il est heureux qu’elle soit là et il ne désire pas se prendre la tête. Ne pas l’embrasser est déjà un supplice avec lequel il doit faire avec, autant ne rien ajouter. « On attend encore un peu, voir si quelqu’un monte avec nous, puis on décolle ? » Façon de parler, car avant qu’une barque ne décolle. Quoiqu’il en a vu une dans un clip une fois. Une barque ou un bateau volant, à se demander ce que les producteurs ont filmé en filmant cela.

@Verena Wryes

Elle lève les yeux au ciel, il a décidé de l'achever. Verena est loin d'être une lève tôt, certes c'est une couche tard après, mais elle vraiment beaucoup dormir, les seule fois où elle fait l'effort de se tirer du lit aussi tôt c'est pour prendre des photos en lumière naturelle... d'ailleurs, cette petite ballade serait peut-être l'occasion de prendre son engin... Histoire de regarder autre chose que le sublime popotin de son copain, qui est aussi son oncle... et elle se dit qu'ils sont dans une belle merde.

- Feignasse... t'es bien gentil hein ! J'aime juste dormir !

Et dormir, elle y arrive mieux depuis qu'elle est avec lui, depuis qu'elle se sent pour une fois aimé sans condition, accepté pour ce qu'elle est. Oui, elle doute toujours, et elle continue d'avoir peur de le perdre pour une autre avec qui l'histoire serait moins compliqué, mais doucement, elle essaie d'apprendre à avoir confiance en elle.
Elle en a sortie les victuaille et fini par passer un plaid autour d'eux, permettant ainsi de se rapprocher sans que ça ne porte à confusion, sans que personne ne se doute de la vraie nature de leur relation qui a changé il y a un peu moins de deux semaines de ça.

- ben oui, à ton âge il faut bien que je prenne soin de toi...

Elle est un peu sarcastique pour cacher le coté tendre de ce qu'elle dis, voulant en faite dire qu'elle aime prendre soin de lui, qu'elle l'aime et que c'est pour ça qu'elle le fait, non comme une nièce, non comme un membre de sa famille, mais comme une femme amoureuse d'un homme.
Elle sourit à sa remarque, laissant échapper un léger rire.

- Je crois que je vais préférer la première option... on a certaines choses à rattraper...

Elle n'en dis pas plus, elle ne le peut pas, mais c'est un fait. Elle ne l'a pas vu depuis leur escapade, elle est en manque de lui, de ses lèvres, de sa peau, de ses câlin, de petite attention toute conne comme de passer un bras autour de sa taille quand elle cuisine... il ne l'a jamais fait, mais ça serait parfaitement son genre. Tout comme il serait capable de l'emmerder quand elle joue de piano.

- Oui, on attend un peu...

Elle se frictionne les mains pour avoir un peu plus chaud, c'est con, elle aurait du prendre des gants, ce n'est pas tant qu'il fait froid, mais sur le lac il fait humide. Elle tourne sa tête vers lui, et sourit, non vraiment en dépit du froid, elle est bien contente d'être là avec lui.