well, same old, same old (nikki)

Dix minutes, c’était le temps qu'il s’était écoulé depuis que tu avais croisé Nikki en sortant de ta voiture. Tu l’avais vue dans son jardin en pleine réflexion devant une piscine gonflable et t’avais pas pu t’empêcher de lui proposer ton aide avec ce sourire aux lèvres qui en disait assez long. C’était devenu une routine de voler à son secours tant elle semblait avoir une carte de fidélité aux problèmes en tout genre. Mais depuis quelques temps, vous ne vous étiez pas tellement croisés et peut-être que ta dernière intervention chez elle en était la cause, c’était même certain. Plutôt du genre impassible, t’avais été complètement dépassé ce jour-là. Tu repensais encore à son regard parfois, à celui qu’elle avait lorsqu’elle avait essayé d’étouffer ses cris contre tes lèvres, à ses doigts qu’elle avait enfoncé dans ta chair quand son corps s’était accroché une dernière fois au tien pour te sentir en elle. Des images que t’avais de la peine à te sortir de la tête et t’aurais aimé pouvoir en être capable. T’avais assez de bordel à gérer pour que tu te laisses déconcentrer par une partie de jambes en l’air qui remontait à plus de deux semaines, si ce n’est même trois. Pourtant, c’est sur ta terrasse que tes pensées te guident et il faut un cri de ta voisine pour t’en sortir. T’as même pas le temps de t’approcher de la petite haie qui sépare vos jardins que t’entends le rire de Aaron qui s’élève pour contraster à merveille avec les cris de détresse de sa mère. Ça faisait longtemps, trop longtemps à ton goût. «T’es certaine de pas avoir besoin d’un coup de main?» Tu la regardes courir entre les jets, à tenter de les éteindre mais sans succès. Tu sais pas si c’était Aaron qui t’amusait le plus à rester assis sur la terrasse en rigolant ou si c’était le manque d’efficacité de Nikki. T’avais tenté de ne pas rire en enjambant la haie pour passer dans son jardin avant de chercher l’arrivée d’eau que t’avais fini par fermer en tournant la vanne principale. «Je veux pas dire de conneries Nikki mais normalement, on gonfle la piscine et ensuite on la remplit, pas l’inverse.» Ton sourire parle pour toi quand ton regard vient trouver celui de la jeune femme. Tu te fous bien d’elle, parce que c’est le meilleur moyen de la faire réagir. Surtout, c’est de cette façon que ça a toujours fonctionné entre vous et t'es loin de vouloir changer de façon de faire. Un peu comme elle et son fidèle aimant à emmerdes en fait.

@Nikki Reyes

Tu es une bonne mère, tu as envie de faire plaisir à Aaron qui a chaud. Tu n’as pas encore entrepris de faire construire une vraie piscine mais peut être qu’un jour tu t’endetteras pour le faire, c’est tellement pratique et agréable. Si tu avais une piscine, déjà construite dans le sol tu ne serais pas en train de galérer. Tu entends Aaron rire derrière toi. Tu es entre l’attendrissement de sa douce voix et l’agacement. Tu avais pris le temps de poser une jolie petite piscine gonflable au milieu de ta pelouse parfois trop sèche aussi. Elle gonflait tranquillement avec une pompe électrique, tu ne voulais pas non plus t’abîmer tes jolis petits bras mous. Tu avais alors entrepris de mettre en route un jet d’eau. Pas pour remplir la piscine mais pour la nettoyer un peu. Evidemment les tuyaux t’en veulent et se retourner contre toi. Par chance, il fait beau, ton short et ton petit débardeur peuvent supporter un peu d’eau. Ce qui t’hérisse le poil, plus que cette piscine et les moqueries de ton fils indigne c’est la voix roque derrière toi. Tu la reconnais, tu sais que c’est lui qui vient d’entrer chez toi, sans y être vraiment invité. Tu soupires telle une grande capricieuse, sans vraiment te retourner vers lui, trop concentrée à rattraper ton tuyau. Tu n’as pas des voleurs à attraper ? c’est gratuit, c’est un peu méchant. C’est comme ça. Ton voisin t’insupporte. Il a cette manie à se moquer de toi. Certes y a parfois de quoi mais il t’énerve avec son petit sourire charmeur et énervant. Ce sourire il est pourtant dangereux. Ce n’est pas facile de réagir face à lui maintenant. C’est arrivé, les fringues ont volé et les corps ce sont retrouvés. Ce n’était pas prévu, ce n’était pas prémédité. Il t’énerve mais finalement il est là. Il n’hésite pas à venir changer ta roue ou à finir tremper dans ta salle de bain. Elle n’est pas immense et les vêtements mouillés sur vos peaux ont eu raison de vous. Tu ne sais pas si tu l’as provoqué, s’il t’a provoqué mais ça a été flamboyant, brûlant, en vrai tu as adoré. Il est beau, il sexy, il a ce côté bestial sans te faire mal. Depuis pas de nouvelles, peut être que c’est le genre d’homme qui fuit après avoir sauté la voisine maladroite. Mais non, c’est peut être un hasard. Le voilà de nouveau avec toi, avec de l’eau. Cette fois il ne peut rien arriver puisque Aaron est là. Tu entends de nouveau sa voix et tu te retournes enfin vers lui avec tes yeux mitraillettes et tu tends le jet vers lui. Tu l’arroses à peine au niveau des jambes. Aaron rit évidemment, il aime bien Edge en plus. Je croyais que les chats n’aimaient pas l’eau … dis-tu, une vraie bêtise. Tu le compares à un chat pourquoi ? Tu te retiens de rire toi aussi. C’est pas facile de le regarder fixement sans avoir envie de rougir.

@Edge Grimes

T’aimes entendre le son de sa voix, surtout quand il y a cet agacement qui ponctue ses phrases. T’as jamais vraiment compris ce qui la poussait à te répondre de cette façon mais tu t’y étais habitué, t’avais même commencé à apprécier cette façon qu'elle avait d'agir avec toi. T’as toujours l’impression qu’elle cherche à te tenir à distance mais toi, tu fais tout l’inverse, à chaque fois, parce que c’est plus fort que toi. «Actuellement, c’est pas d'un éventuel cambriolage dont je m’inquiète, mais plutôt de retrouver le quartier inondé vu ton manque de talent avec ce tuyau.» Ça se sent que tu n’es pas loin de te mettre à rire, tu t’en pinces même les lèvres, un peu plus et tu cachais tes yeux pour ne pas voir le manque d’adresse à Nikki avec ce jet qui semblait glisser sans cesse de ses mains. T’aurais sûrement pu l’aider mais Aaron semblait tellement s’amuser de la situation que tu ne voulais pas l’en priver. Ce gosse semblait toujours si heureux. Tu l’entendais souvent rire aux éclats et même si la maladresse de sa mère devait y être pour quelque chose, l’enseignante qui se tenait devant toi lui donnait énormément, t’avais pu le voir à plusieurs reprises et encore aujourd’hui, cette piscine en était la preuve. Malheureusement il n’était pas prêt d’y plonger et t’avais pas hésité à le faire comprendre à la mère célibataire qui avait enfin réussi à dompter le tuyau d’arrosage. Elle n’avait pas tardé à se retourner vers toi et ton sourire aux lèvres s’était fait plus présent en voyant une mèche de cheveux collée sur sa joue. Ça te ramenait à ce qu’il s’était passé dans cette salle de bain, t'étais encore capable de te rappeler de l'effet de ses lèvre contre les tiennes. Presque absent, ton regard était tombé sur son débardeur bien mouillé, suffisamment pour épouser un peu trop parfaitement sa peau et t’avais eu besoin qu’elle t’arrose en partie les jambes pour que tu relèves ton regard, tes sourcils froncés au-dessus de tes yeux en l’entendant te comparer à… un chat? Tu te pointes de l’index pendant que son fils s’amuse de la situation. «Aaron, tu serais pas en train de te moquer de moi?» Il te fait non de la tête mais continue de rigoler et tu commences à faire de même pendant que tu reportes ton attention sur Nikki, tu t’approches même un peu d’elle en lui tendant la main. Tu ne te prives pas pour réduire encore un peu la distance, assez pour qu’elle doive lever son visage pour te regarder. «Allez donne-moi ce tuyau avant de finir complètement trempée et de tomber malade.» lui adresses-tu en souriant, tes yeux plantés dans les siens, ne cherchant aucunement à t’en priver. Cette femme était belle, beaucoup trop pour que tu puisses l’ignorer. «Parce que si je peux te sauver d'une inondation, je peux pas te sauver d'un rhume. Je suis pas médecin, malheureusement.» Le malheureusement était sûrement de trop mais tu semblais pas l'avoir remarqué… ou peut-être que si, en fait.

@Nikki Reyes

Il se moque de toi et ça t’énerve. Au fond tu sais que ce n’est pas méchant et qu’il y a une sorte de jeu qui s’est créé. Tu pensais qu’en lui parlant mal il finirait par ne même plus te dire bonjour en te croisant le matin. Finalement non, il est encore là, il prend le risque d’enjamber la haie blanche et de finir noyé. Tu devrais … réponds tu un peu vexée de ne pas savoir quoi répondre sur l’instant de l’inondation du quartier à cause de toi. C’est vrai que la dernière fois il y avait de l’eau, beaucoup d’eau, lui aussi avait fini complètement trempé. Tu avais pu découvrir ce que tu imaginais sous ces chemises ou ces tee shirts et c’est vrai qu’il envoie quand même du lourd. Tu aimes bien le côté policier aussi, tu trouves ça sexy et rassurant surtout. Même si tu n’as aucun scrupule à t’énerver contre un homme des forces de l’ordre. Tu ne sais pas vraiment ce qui te pousse à agir comme ça avec lui. Tu peux être un peu peste parfois mais tu n’as pas un mauvais fond. Tu penses être une femme gentille voire même carrément adorable. C’est vrai que tu as un sale caractère. Mais quand ton voisin t’approche il se passe quelque chose dans ta tête que tu ne peux pas contrôler. Le spectacle entre lui et Aaron t’attendrit en fait. Tu ne veux pas montrer à Edge qu’il t’attendrit mais les rires de Aaron quand il le regarde te donnent envie de sourire. Le rire de ton joli garçon est la plus douce des mélodies même quand il se moque de toi. Ça pourrait être une vidéo pour le tournage d’une pub pour une marque de piscine ou d’assurance vu les catastrophes que Reyes peut provoquer. Hélas ce n’est pas une vidéo de famille c’est un drôle d’incident. C’est vrai que tu n’avais pas réfléchi en comparant Edge à un chat. Il faut dire que tu voulais juste le contredire et c’est tout ce qui est sorti, pas très travaillé. Mais c’est sans doute le fait d’être toute mouillée et agacée par tout ça qui fait que ton cerveau ne trouve pas les meilleures punchlines. Finalement c’est lui qui s’approche de toi. Tu le vois arriver pas à pas et tu ne sais plus comment réagir. Tu as envie de le laisser t’aider comme tu as envie de lui envoyer le tuyau à la figure. Quand il arrive vraiment près de toi et que tu lèves le visage vers le sien, tu es silencieuse. Tu observes les traits de son visage et sa jolie bouche, ce sourire si adorable, si dangereux tu le sais. Il a du en briser des cœurs avec celui là mais ce ne sera pas le tien. Tu te pinces rapidement la lèvre, un réflexe face à cette situation un peu gênante, drôle et quand même un petit peu sexy. A cet instant tu ne sais pas si la présence de ton fils assis sur les marches est une bonne ou une mauvaise chose. Si Aaron n’était pas là, la situation changerait certainement de ton. Tu aurais pu devenir maître nageur pour sauver les gens de la noyade … tu rentres un petit peu dans son jeu. Tu es sure de vouloir me sauver ? lui demande-tu lorsque tes yeux sont enfin complètement ancrés dans les siens. Tu frôles ses mains, tu ne lui donnes pas encore tout à fait le tuyau. C’est une provocation ou une menace ?

@Edge Grimes

Tu t’es toujours interdit de t’attacher à des gens, t’as toujours privilégié ta carrière et tes affaires à l’abri des regards. T’as fait des choix pendant ces vingt dernières années qui t’empêchent de revenir en arrière. Quand tu vois Aaron assis à quelques mètres de toi, tu ne peux pas t’empêcher de penser à cette nièce que tu n’as jamais vue, à qui tu n’as jamais pu parler parce que ta sœur la protège. Tu ne peux pas lui en vouloir, tu lui as donné toutes les raisons de le faire. Toi qui étais tant attaché à ta famille, ça fera bientôt dix ans que tu ne les as pas vus. Tu te contentes d’entendre la voix vieillissante de ta mère au téléphone quand ton père lui, n’arrête pas de répéter à quel point il est fier de toi. Parce qu’il pense que tu es un parfait exemple, sans se douter une seule seconde que t’as décidé de mener une double-vie. La faute à ce besoin d’adrénaline que ton boulot de flic ne suffisait plus à combler, te poussant à aller plus loin. Ta vie est basée sur tellement de mensonges, un peu comme cette alliance qui se tient à ton doigt, un symbole qui fait penser au monde entier que tu es un homme marié. Ça te permet d’éloigner les femmes trop intéressées mais c’est aussi une façon de te rappeler que tu n’as pas le droit de t’intéresser aux femmes, pas plus que le temps d’une nuit. Pourtant devant toi, il y a Nikki. Cette femme qui ne t’avait pas accueilli avec ce sourire hypocrite juste parce que tu es lieutenant de police. Elle t’avait toujours vu comme ce voisin auquel elle ne faisait pas de cadeaux. C’était peut-être là qu’elle avait su te marquer, à force de t’imposer une distance que tu t’amusais sans cesse à franchir, jusqu’au jour où elle a littéralement volé en éclats dans cette salle de bains. Tu es trop fier pour l’admettre mais tu as aimé te perdre ce jour-là, comme t’aimais te perdre dans son regard, à fixer ses yeux qu’elle t’offrait. T’as même pas besoin de baisser ton regard sur sa bouche pour remarquer qu’elle se pince les lèvres, tu le sens à son souffle. Vous êtes beaucoup trop proches l’un de l’autre, assez pour ne pas avoir besoin d’élever la voix, c’est limite dans la confidence que vous échangez, comme si vous souhaitiez tenir Aaron en dehors de ça. «J’aurais pu.» réponds-tu simplement, elle n’avait pas ignoré ton petit jeu, elle s’était même jetée dedans et la question qu’elle te pose en est la preuve irréfutable. Ça te plaît, beaucoup, trop même. Tu plisses légèrement les yeux quand tu sens ses mains se rapprocher des tiennes sans pour autant te donner le tuyau. Est-ce qu’elle jouait avec toi? «Ça dépend des conséquences…» glisses-tu presque dans un murmure, t’humectant les lèvres en passant ta langue sur le bout de celles-ci, tes doigts cherchant à détacher délicatement les siens du tuyau qu’elle tenait encore. «… avec toi, je sais plus vraiment à quoi m’attendre.» admets-tu avec un sourire qui en dit long, même ton regard semble parler pour toi quand il se plisse pour la fixer. Pourtant tu devrais pas Edge, tu le sais mais t’aimes sentir cette tension malgré la présence de Aaron, c’est plus fort que toi. Nikki elle a cet effet sur toi, malgré toi.

@Nikki Reyes

il est si proche de toi à cet instant. Tes yeux sont levés vers les siens, tes mains toutes mouillées avec le tuyau qui continue de faire son travaille sur elles et jusqu’à tes pieds nus dans le gazon. S’il n’y avait pas le bruit de l’eau, le rire d’Aaron, en te concentrant tu pourrais presque réussir à entendre sa respiration. Il se passe quelque chose avec lui, tu le sens et tu le sais. Tu redoutais cela avant et depuis votre petite embuscade dans la salle de bain il n’y a pas de doutes. Qu’il se trouve une nouvelle fois ici avec toi signifie quelque chose. Ce n’est peut être qu’un hasard, quelque part ce serait plus simple mais sous ses jolis yeux, au fond tu aimerais que ça ne soit pas le cas. Il est beau, il est tellement beau, tu aimes observer les traits de son visage, ce nez fin, qui s’harmonise parfaitement avec le reste de son visage. Ses cheveux clairs, tu les aimes aussi. Tu rêvais de les toucher et tu ne t’en es pas privé dans la salle de bain. C’est un jeu qui s’installe, un jeu à la fois dangereux et tellement agréable. Tu le menaces quand il essaie de reprendre le tuyau. Tu sais qu’il cherche à t’aider même s’il se moque un peu de toi. De toutes façons te moques de lui aussi. Tu as un petit sourire qui se dessine doucement sur ton visage. Elles peuvent être irréversibles … chuchote tu lorsqu’il évoque les conséquences éventuelles à te sauver. Certes elle parle des conséquences de cet instant précis et du risque évident qu’il se retrouve une nouvelle fois tout trempé. Mais elle parle de lui aussi, d’elle, d’eux. Quelque chose se passe quand il te regarde comme ça. C’est étrange ce qu’il se passe dans sa tête. Il te rend nerveuse et en même temps tu te sens bien, comme si rien ne pouvait t’arriver. C’est fort, tu penses à plein de choses en très peu de temps. Tu passes de l’agacement au bien être à l’envie folle de lui sauter dessus. Ce n’est pas possible, déjà parce qu’il y a Aaron et si tu commences à l’embrasser tu ne sais pas si tu seras capable de t’arrêter. En frôlant de nouveau sa main comme pour enfin lui donner le tuyau tu sens contre ta peau l’anneau qu’il porte. Ça te fait presque revenir à une certaine réalité. Ça te fait tourbillonner plein de questions au fond de ton cerveau. Tu fronces les sourcils et tu fais une sorte de pirouette pour te reculer et évidemment lancer le jet d’eau vers lui. Tu ne te prives pas pour l’arroser férocement et admirer l’eau sur son joli visage et perler sur ses vêtements. Tu es sure que tu ne t'y attendais pas ? dis-tu avec ton sourire tout fier qui revient et Aaron qui continue jusqu'à ce que tu entendes, Venge toi Edge ! Tu fusille ton fils du regard, ce traître.

@Edge Grimes

Tu devrais pas te tenir aussi près et prendre du plaisir à l’observer comme tu le fais. Mais c’est plus fort que toi, il y a quelque chose en elle qui t’oblige à ne jamais t’éloigner. Toutes les excuses sont bonnes pour venir vers elle, même quand tu sais qu’elle t’enverra chier, tu fonces, juste pour la voir, pour entendre sa voix te faire comprendre que tu n’es pas le bienvenu. En temps normal c’est toi qui repousses les gens qui t’approchent, tu mets des distances, t’imposes des limites à ne pas franchir mais avec Nikki, c’était tout l’inverse. Quand elle se tient devant toi, quand elle lève son visage vers le tien, t’as presque envie de laisser ton pouce glisser sur l’ossature de sa mâchoire. Tu t’imagines la caresser lentement pour que ton doigt finisse sa course sur ses lèvres et que ça te rappelle à quel point elles étaient douces. T’as envie de te rappeler de la sensation au contact de sa peau, de te souvenir du parfum de son corps quand tes lèvres parcouraient sa poitrine. Tu te mords l’intérieur de la joue pendant que tes yeux admirent ce visage qui est trop ancré dans ton esprit. T’aimerais réussi à faire un pas en arrière mais t’y arrives pas, parce qu’elle te répond dans un chuchotement, une réponse qui te fait prendre conscience que tu en as déjà trop fait. Dans ses mots, il y a beaucoup de choses et tu redoutes qu’elle fasse allusion à un éventuel vous. Peu importe si c’est le vous de la salle de bain, si c’est le vous l’un face à l’autre dans ce jardin, dans tous les cas ce vous ne devrait pas exister, tu ne devrais même pas y penser et pourtant… Pourtant ça t’a effleuré l’esprit, l’espace d’un millième de seconde, celui de trop. Toi qui es rarement silencieux, tu le restes face à elle, tu crains de dire quelque chose que tu pourrais regretter.Tu t’en mords l’intérieur de la joue tandis que ses doigts effleurent les tiens, un simple contact qui pousse tes doigts à chercher les siens mais elle les évite. Tes yeux l’observent se retourner, s’éloigner de toi et au moment où tu sais ce qu’elle s’arrête à faire, c’est déjà trop tard. Tu sens cette eau glacée inonder ton visage, glisser sur ton torse et dans ton dos. Tu te crispes légèrement en étouffant un soupire entre tes lèvres. La voix de voisine te pousse à relever le regard vers elle, un sourire amusé sur tes lèvres malgré tes vêtements trempés. «J’ai été trop naïf sur ce coup.» admets-tu en passant une main sur ton visage pour l’essuyer alors qu’Aaron t’incite à te venger. Tu te mets à rigoler mais quand tu vois Nikki porter son attention sur son fils, t’hésites pas une seconde et tu avances d’un pas pour attraper le poignet de l’enseignante. «Grave erreur…» dis-tu en l’attirant contre toi, la faisant passer par-dessus ton épaule pour la porter tel un sac à patates, t’abaissant pour prendre le tuyau et le tendre à Aaron. «Au lieu de rire, viens m’aider surtout que ta mère est difficile à maîtriser.» Tu resserres un peu l’étreinte derrière les jambes de la brune pour qu’elle arrête de bouger et quand Aaron arrive à votre hauteur, tu te mets dos à lui et malgré les nombreuses mises qu'elle lance à son fils, il n’hésite pas. Tu le comprends lorsque tu entends les cris de Nikki et que l'eau t'arrose aussi… mais c'était pou la bonne cause et ça s'entendait, tu rigolais presque autant qu'Aaron.

@Nikki Reyes

Tu n’avais jamais imaginé pouvoir vivre ce genre de scène. On dirait vraiment l’adorable famille d’un téléfilm niais du lundi après-midi. Tu as conscience que ce n’est pas totalement la réalité et pourtant tu aurais presque envie d’y croire le temps de quelques minutes ou quelques heures. Les rires et la bonne humeur qui se dégage de ce jardin dit plein de choses. Combien Aaron aurait besoin de cette touche masculine dans sa vie. Un homme auquel se fier, auquel s’identifier. Un policier pourrait le faire rêver et lui donner envie lui aussi de défendre les âmes innocentes. Ça te rendrait folle d’imaginer ton enfant choisir un métier avec autant de risques mais jamais tu l’empêcherais de faire ce qui l’aime, ce qui le rend vivant. Toi tu fais un métier qui te plait. Faire des petites expériences chimiques t’amuse beaucoup mais tu aimes vraiment beaucoup le contact avec les étudiants. Ce que tu aimes à cet instant et bien malgré toi c’est la main de ton voisin qui attrape ton poignet pour t’attirer vers lui. Il est charmant et délicat malgré la situation qui dérape encore. L’eau coule, coule encore. Tu ne sais pas comment tu en es arrivée à être accrochée sur son dos tel un koala sur son arbre. Tu n’aimes pas lorsque tes pieds quittent le sol, tu as peur dans les manèges par exemple même si tu montes quand même, sans doute un peu maso. Mais sur ce coup là, tu te sens en sécurité. Comme si à cet endroit précis il ne pouvait rien t’arriver à part te retrouver encore plus trempée s’il est possible de l’être d’avantage. Aaron Reyes tu vas le regret… malgré cette menace que tu ne peux même pas terminer te voilà complètement inondée par ton propre gamin indigne. Tu te tiens bien aux épaules de Edge, tu caches ton visages derrière sa nuques pour éviter l’eau sur ton visage, en vain puisqu’il est complètement mouillé. Avec Aaron, Edge n’est pas sans mal aussi. Finalement au bout de plusieurs minutes, Aaron est écroulé de rire et finit par poser le tuyau à terre. Tu te laisses glisser au sol un peu à regret, tu étais bien sur ton chevalier, enfin c’était aussi un traître là. File chercher des serviettes au lieu de rire petit malin … ordonnes tu avec amour à ton garçon. Alors que tu le vois courir vers la maison, touche rien, que les serviettes et tu reviens ! Tu ne voulais pas qu’il salisse tout dans la maison. Pendant ce temps tu vas couper l’eau avant de revenir dans cet état face à ton joli policier. Quel travail, encore mouillé … dis-tu face à lui, passant ta main doucement au niveau de son menton pour enlever quelques gouttes d’eau plus impressionnantes. C’est évident que tu avais envie de l’embrasser ... Maman ! Sauvée par le gong, par Aaron qui ramène les trois serviettes.

@Edge Grimes