streets of fire (cléophée)

streets of fire

***

La lune prône dans le ciel américain, cette soirée semble comme toutes les autres. Sa robe glisse merveilleusement le long de ses courbes, c'est toujours sur talons hauts qu'elle arpente les rues à la recherche d'un peu de vie. Ses doigts claquent au rythme d'une chanson qui lui trotte en tête tandis que sa démarche devient plus légère. Plusieurs rues à parcourir et elle décide de s'arrêter dans ce bar qu'elle connaît plutôt bien. L'endroit n'a rien d'exceptionnel mais le patron est sympathique. Comme d'habitude trois tequilas pour commencer, c'est la moindre des choses. Elle repoudre son nez, entame une cigarette, puis deux, puis trois. C'est le sourire aux lèvres qu'elle alterne les discussions et enquille les boissons. Mais il y a ce groupe d'hommes qui pue les excès et la vulgarité. Ils rigolent grassement lorsqu'ils faufilent leurs mains là où les femmes ne le veulent pas. La tension monte, ils n'abandonnent pas. L'alcool dégueule des pores de ces hommes qui ne savent pas se tenir. La main qui attrape sa fesse droite est le geste de trop. Tout lâche. Le pugilat commence, les femmes donnent tout contre ces hommes qui n'en sont pas. Ses doigts s'emparent de sa bouteille de bière qu'elle sacrifie sans remord sur le crâne du porc. Son corps tout entier gesticule, ses poings s’enchaînent sans toujours viser juste. Elle pourrait s'acharner des heures. Les insultes prolifèrent, les deux camps sont à vifs. Sa détermination ne l'empêche pas de s'effondrer plusieurs fois mais la rage qui crispe ses membres relève encore et encore son gabarit peu imposant. Les brutes foutent le camp, pourtant toujours enragées. La batte de base-ball du patron dissuade vite les enfoirés. L'hispanique éclate de rire, récupère son sac-à-main et s'approche du comptoir.

- Je paie ma tournée pour les personnes qu'il reste et s'il te plaît, rajoute moi aussi six tequilas frappées señor.

Toujours prête à dilapider son argent pour les autres, elle embarque les shots et s'avance vers la femme qui lui avait tapé dans l’œil durant l'escarmouche. Une belle métisse qui n'était pas restée en retrait, bien au contraire.

- Trois pour toi, trois pour moi. C'est toujours agréable après des moments comme ça. Le sourire se dessine. Je n'étais pas en bonne position pour profiter de chacun de tes coups mais je suis réellement ravie d'avoir assisté à ce fabuleux cassage de nez. C'était un très beau moment !

@cléophée wyatt