dear santa, all i want for christmas is my family back (melvin)

dear santa, all i want for christmas is my family back

Melvin & Charlie

Lorsque Charlie avait reçu son déguisement de mère noël archi-sexy, elle avait été soulagée que Jasper ne soit pas là pour le réceptionner à sa place. Elle se serait sûrement demandée pourquoi sa nouvelle coloc avait besoin d'enfiler un truc pareil alors qu'elle s'apparentait plus à une future divorcée qu'à une gamine de dix-huit ans qui avait envie de se livrer à des jeux coquins dans l'habit du gros monsieur barbu. Sauf que voilà, un plan machiavélique s'était destiné dans le cerveau tordu de Charlie et il n'y avait pas grand chose qui puisse l'arrêter maintenant qu'elle avait tous les élements dont elle avait besoin. Elle se leva donc le matin du 25 décembre aux alentours de 4h, enfila la robe rouge moulante bordée de fausse fourrure blanche sur le bustier et sur le bas de la robe, sans oublier le soutien-gorge push up qui mettait en avant sa poitrine. Elle prit quand même un large pull rouge qui ferait office de haut/robe lorsque ses filles descendraient, ne tenant pas à ce qu'elle voit leur maman dans cette tenue allongé sous le sapin. Non, ce spectacle était réservé à Melvin. Il voulait divorcer ? Aucun problème, mais elle allait s'assurer qu'il réalise bien tout ce à quoi il allait renoncer. Ce genre de petites attentions compris. Elle avait chargé les cadeaux dans sa voiture de loc et après avoir enfilé ses cuissardes noires et sa grosse Canada Goose elle monta dans sa voiture.

Sur le trajet, elle repensait à toutes les horreurs que Melvin lui avait débité ces derniers temps. Ce qu'il s'était passé sur le porche l'empêchait de dormir le soir malgré son épuisement moral. Elle ne s'en remettait tout simplement pas et les nombreux coups de fil avec Ryan ne lui permettait pas d'oublier l'état de son mariage. Et sa moue indécise quand elle lui avait demandé si il était possible qu'elle participe au Noël des filles. Elle lui avait envoyé un texto la veille au soir et évidemment il n'avait pas répondu, la laissant faire son réveillon seule. Peu importait. Il avait cherché ce qui était sur le point de se produire. Et c'est ainsi qu'elle se retrouva devant la maison de Melvin, elle avait déjà coupé le moteur au coin de la rue et roulait en roue libre jusqu'à sa boite aux lettres. Elle enclencha le frein à main et marcha le plus discrètement possible, ses gros sacs remplis de cadeaux aux mains. Elle arriva devant la porte, et commença à chercher le double même si elle doutait au fond d'elle que Melvin ne laisserait pas le double trainer aussi facilement. Cela faisait maintenant une demi-heure qu'elle cherchait cette foutue clef. Presque résignée elle s'adossa à la porte lorsqu'elle entendit un cliquetis. "Imbécile." souffla t-elle. Il avait oublié de fermer la porte ! C'était bien la peine de lui taper un scandale parce qu'elle était soit disant une mère irresponsable. Charlie put donc se faufiler sur la pointe des pieds.

La maison était silencieuse. C'était vraiment étrange de rentrer dans la maison de son mari et de ses filles, de découvrir là où ils vivaient depuis qu'elle était sortie de leur vie. Elle ne voyait pas grand chose dans la pénombre mais elle mourrait d'envie de scruter chaque recoin pour appréhender ce nouvel environnement dans lequel elle n'avait rien à faire. C'était drôlement bien rangé, contrairement à leur ancienne maison où Charlie en grosse bordélique avait énormément de mal à ne pas en foutre de partout. C'était évidemment décoré avec goût mais Charlie détestait le canapé bien que le tapis avait l'air particulièrement doux. Dans un coin, les jouets des filles reposaient sagement. Charlie sentit l'émotion l'étreindre avant de se souvenir qu'elle devait faire vite. Elle repéra rapidement le sapin, imposant, brillait de mille feux et des cadeaux attendaient déjà sous le sapin. La belle brune s'empressa de déposer les siens aux pieds du sapin. Il était 6h du matin et les filles ne seraient pas levées avant deux bonnes heures. Charlie enleva son manteau qu'elle posa à côté d'elle sur le canapé et croisa ses jambes. Elle pouvait voir son reflet dans la télé avec sa robe de noël moulante et son petite chapeau de père noël. Son make-up était impec, et elle avait mis ses boucles d'oreilles préférées. Tout pour plaire. Tout pour le faire regretter. Il n'y avait plus qu'à attendre à présent, bien sagement sur le canapé, en espérant qu'elle n'ait pas fait trop de bruit.

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Melvin & Charlie

Avant de rencontrer Melvin, Charlie était plutôt ce qu'on appelait une nana de principe. Pas le premier soir, jamais dans la lumière totale, jamais autre part que dans l'intimité d'une chambre. Jamais contre un mur, encore moins dans un lieu public. Jamais dans les toilettes d'un avion, jamais à proximité des membres de la famille durant les cousinades. Tout un tas de "jamais" auquel elle tenait. Puis elle avait rencontré Melvin Brock et tous ses principes étaient partis à la poubelle. Le premier soir elle était dans son lit, une semaine plus tard ils vivaient quasiment ensemble. Tout feu, tout flamme, il leur était arrivé plus d'une fois de ne quitter leur appartement que pour acheter à manger. Surtout quand les températures dehors baissaient. A 23 ans, Charlie avait découvert tout un océan de plaisirs qu'elle ne soupçonnait pas. Au diable son douloureux passé qui avait forgé sa sexualité compliquée, avec Melvin elle était celle qu'elle avait toujours rêvé d'être : décomplexée, libre, fougueuse, prête à tout pour satisfaire son homme. Elle, la femme alpha indépendante qui jurait ne pas avoir besoin d'un homme tant qu'on ne l'amputait pas des deux mains. Charlie connaissait son homme par coeur, elle savait quoi faire pour le faire succomber. Et même si aujourd'hui Melvin ne voulait plus d'elle dans sa vie, elle savait qu'elle aurait toujours de quoi l'attirer dans son lit.

Errant dans le salon, caressant du bout des doigts les affaires de ses filles, reniflant le gros gilet en laine de son mari, Charlie lâcha tout lorsqu'elle entendit des pas à l'étage. C'était évidemment Melvin qui venait d'émerger. Son rythme cardiaque s'accéléra naturellement. Maintenant qu'elle était sur le point de voir sa réaction, elle la redoutait plus que tout. Elle jeta un coup d'oeil au décodeur de la télé, il était terriblement tôt. Elle espérait qu'il dormait aussi mal qu'elle. Elle l'entendit descendre les marches de l'escalier puis le vit passer une première fois devant puis une seconde fois. Elle ne put s'empêcher de sourire devant la situation. A la tête de Melvin elle pouvait deviner qu'il était totalement pris de court et le regard qu'il jeta à l'ensemble de sa tenue ne lui échappa. "Joyeux Noël, Chéri." répondit-elle sur un air de provocation. "Puisque tu ne daignais pas répondre à mes textos je me suis auto-invitée." Elle était fière. Terriblement fière de l'effet qu'elle venait de lui faire. Quelque part ça la rassurait sur le fait qu'elle avait encore un pouvoir de séduction certain sur son mari, malgré tout ce qu'il se passait en ce moment entre eux. Elle faisait exprès de se déplacer de manière lascive, comme à l'époque où elle l'attendait en porte jarretelle allongée sur le comptoir de leur cuisine, une fois les enfants couchés et la nuit tombée. 

Quelques secondes plus tard, elle se prenait un plaid qu'elle rattrapa au vol alors qu'il lui ordonnait de se couvrir. "Mais pourquoi ? Quel est le problème ? J'ai pas le droit de surprendre mes filles en jouant la mère noël ? Je pensais que t'apprécierais le trait d'esprit, t'as perdu ta femme et ton humour en plus Melvin, décidément 2017 n'était vraiment pas ton année." s'amusa t-elle. Elle balança le plaid sur le canapé à son tour. "Merci pour le plaid c'est gentil, mais je meurs de chaud." Il pouvait bien essayer de la fuir en allant allumer sa cheminée 3.0 c'était vain. "T'es sûr que tu veux allumer la cheminée ?" Elle s'approcha de lui à nouveau, dangereusement. Assez pour devoir se tordre le cou, la différence était de taille entre les deux. Elle se hissa donc sur la pointe des pieds, prenant appui sur son torse d'une et susurra à son oreille. "T'as pas envie d'un miracle de Noël ?" Elle prit sa main et la posa sur sa poitrine, bien consciente qu'en un quart de seconde il risquait sûrement de la faire voltiger de l'autre côté de la pièce pour avoir oser forcer un contact physique entre eux. Mais qui ne tente rien n'a rien. Il ne se débarrasserait pas d'elle avant qu'elle ne l'ait obligé à s'assurer qu'il n'y avait plus un seul résidu d'elle en lui. Elle peinait à le croire. Elle avait 10 ans de pratique à son avantage, et une tenue d'exception pour faire valoir ses arguments.

Citation :

On sonne à la porte, un livreur de pizzas qui s'est trompé d'adresse ...

deux choix :
1 - ignorer le visiteur
2 - manger la pizza

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Melvin & Charlie

Pendant ses mois de rehab, Charlie avait eut le temps de repasser son couple en revue. Leurs débuts comme leurs bas, ce passage en désintox avait forcé une rétrospective de sa vie dont Melvin était évidemment l'acteur principal. Son mari pensait qu'elle n'avait pas encore assez payé pour ce qu'elle avait fait mais en réalité il n'avait aucune idée de la torture que ça avait été pour elle de se rappeler chaque jour qu'elle avait gâché la vie parfaite qu'elle avait construite au fil des années. Jamais Charlie n'aurait pensé un jour qu'elle parviendrait à avoir une telle vie. Ce qu'elle avait vécu enfant, puis adolescente, lui avait fait croire qu'elle ne valait rien, que ce n'était qu'une petite chose insignifiante dans ce bas monde et que le bonheur ne se profilerait jamais à l'horizon. Elle avait eu plus d'une fois la sensation d'être dans un trou noir duquel elle ne sortirait jamais. Sa dépression avait été profonde et même si d'apparence, elle pouvait paraître joyeuse et fêtarde c'était en réalité pour mieux cacher sa détresse. Charlie était passée professionnelle dans l'art de donner le change. C'était sûrement pour ça qu'elle excellait en tant que manager, car elle savait toujours comment rebondir et comment faire croire aux gens que tout allait bien lorsqu'en réalité un monde entier s'écroulait.

C'était ce qu'elle avait fait avec Melvin, elle lui avait fait croire que tout allait bien alors que la mort de son agresseur avait été en réalité un énorme coup dur auquel elle ne s'attendait pas. Embourbée dans les non-dits, elle était terrorisée à l'idée d'en parler à Melvin car elle avait toujours eu peur de sa réaction. Du vivant de son violeur, elle craignait que Melvin sorte de ses gonds et commette l'irréparable. Qu'il décide d'aller le tuer de ses propres mains pour ce qu'il avait infligé à la femme qu'il aimait. Puis une fois qu'il était mort, elle culpabilisait encore plus de ne lui avoir rien dit car elle avait peur que ça apparaisse comme une trahison. Charlie s'était retrouvé dans une impasse insupportable et elle avait tout simplement lâché prise. Lorsqu'elle était dehors, elle replongeait dans ses vieux démons et lorsqu'elle passait le portail de son allée avec sa voiture elle redevenait la maman exemplaire.

Le seul rôle qu'elle n'avait pas réussi à feindre à la perfection c'était celui de la femme parfaite. Melvin s'était rapidement rendu compte que quelque chose clochait et ce n'était pas difficile à remarquer : leur vie sexuelle en avait pris un coup alors que jusqu'ici Charlie ne s'était jamais refusé à lui. Au contraire, elle était de celles qui en réclamaient encore même quand il était épuisé et invoquait son droit au repos. Charlie avait été marqué par les paroles de Melvin sous le porche de la maison, lorsqu'il l'avait qualifié tout haut de frigide rendant sa souffrance bien réelle. Il fallait lire entre les lignes, c'était plus que des parties de jambe en l'air. C'était l'essence même de leur couple, ce qui les faisait fonctionner, ce qui leur permettait de se rappeler qu'ils n'étaient pas seulement des parents mais aussi des amants.

Là, dans la chaleur du salon de la nouvelle maison de son mari, elle était déterminée à réveiller les réminiscences de désir qu'il pouvait avoir en lui. Et à en croire son souffle court et ses mains qui venaient se balader sur elle, la magie opérait. Charlie sentit une palpitation familière, signe que son envie brûlante de son mari commençait à régir son corps. Bordel, ce que c'était bon de sentir ses mains sur ses seins, glisser sur ses fesses. Mais Melvin restait Melvin, et parler de miracle de noël. Charlie leva les yeux aux ciels. Il le faisait exprès ? "C'est pas du tout ce que je sous-entendais, arrête de chercher des excuses pour t'empêcher de faire ce dont tu meurs d'envie." Elle sent sa robe remonter sur ses fesses mais Melvin finit par prendre de la distance, plongeant Charlie dans l'incompréhension. Une lueur de défi brille dans son regard et elle sait que c'est le signal pour qu'elle vienne le chercher. S'il la voulait entreprenante, elle le serait. Elle s'approche dangereuseument de lui lorsque soudainement quelqu'un sonne à la porte, la coupant nette dans son élan. Charlie sursauta cachant instinctivement sa poitrine de ses bras. Qu'est-ce que c'était que ça ? Elle regarda Melvin d'un air aussi surpris que suspect. Qui avait eu l'honneur de recevoir une invitation alors qu'elle-même attendait encore la sienne ? Puis merde, ce n'était vraiment pas le moment ! Elle était à deux doigts d'arriver à ses fins et il fallait qu'un connard vienne sonner à la porte le matin de Noël ! Valait mieux pour lui que ça soit le père noël en personne. Elle était à deux doigts d'hurler au visiteur impromptu de s'en aller mais elle n'était pas chez elle. Elle ne pouvait pas décider d'ignorer simplement cette sonnette et reprendre là où ils en étaient. "Bordel de merde, qui vient se pointer chez toi un 25 décembre ?" Charlie sentit la rage monter en elle, elle espérait que quelqu'un était mort parce que c'était franchement la seule excuse qu'elle accepterait d'entendre pour expliquer l'interruption de ses retrouvailles avec son mari.

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Melvin & Charlie

Ils étaient à quelques mètres du paradis lorsque la sonnette de l'entrée avait retenti dans le calme de la maison, mettant fin à toute tentative de recoller ce qui semblait définitivement cassé. L'excitation de Charlie venait de considérablement vaciller et son coeur faisait la montagne russe dans sa poitrine, menaçant de faire exploser sa cage thoracique. Nous étions un 25 décembre, le soleil n'était même pas encore levé et quelqu'un venait de sonner à la porte de la maison de son mari. Charlie tendit immédiatement l'oreille pour savoir si il y avait du mouvement à l'étage tandis que Melvin marchait jusqu'à la porte de sa démarche énergique. Là où elle aurait eu besoin de faire dix pas pour atteindre la porte, il en avait fait cinq et sans qu'elle sache pourquoi elle pensait à toutes ces fois où elle avait engueulé Melvin car il marchait trop vite et qu'elle n'arrivait pas à suivre. Elle fut tirée de ses pensées par la voix du visiteur impromptu qui était visiblement un livreur de pizza qui ne savait pas suivre son gps ou lire un nom sur une boite aux lettres. Charlie soupira tout en roulant des yeux. Fallait-il y voir un signe du destin ? Elle n'était pas très croyante mais elle était capable d'être superstitieuse concernant ce genre de choses. Mais comme une réponse à ses pensées secrètes, elle entendit soudainement la voix de Melvin tonner et son coeur sembla s'arrêter de battre lorsque ses paroles arrivèrent jusqu'à elle.

Il était jaloux. Melvin se montrait jaloux. En live. Il l'avait appelé sa femme. Elle était sa femme. Il la considérait encore comme sa femme. Tout un océan d'espoir la submergea, la faisant porter une main à son coeur et un sourire se dessinant sur ses lèvres, comme une promesse du ciel d'un foyer bientôt réunis. Peut-être qu'elle avait eu raison finalement de venir ici, de se livrer à ce petit jeu sensuel. Peut-être qu'elle avait trouvé la recette magique pour le rappeler à la raison. Retrouver les bases, l'emmener au tout début, là où tout avait commencé : appeler la chair pour atteindre le coeur. Si la jalousie était encore là, l'amour aussi n'est-ce pas ? Parce que sans amour il n'y avait pas de jalousie n'est-ce pas ? Des pensées utopiques assaillirent Charlie, ne laissant aucun répit à son coeur meurtri qui nourrissait l'espoir profond de retrouver le chemin de l'âme de son mari pour qu'ils ne puissent refaire qu'un à nouveau. Etait-elle si idiote de croire qu'il était possible de refaire le chemin inverse pour tout recommencer en évitant les faux pas ? Charlie souhaita que le livreur de pizza se barre le plus rapidement possible pour voir la suite des événements et c'est ce qu'il se passa. Une fois la porte refermée, Melvin marcha jusqu'à elle, lui faisant signe de se taire pour vérifier que les filles n'avaient pas été réveillées par l'intrus. "Elles dorment." répondit Charlie, n'y tenant plus. Elle voulait reprendre les choses exactement où ils en étaient, elle voulait de nouveau sentir ses mains sur lui et son plaisir entre ses cuisses. L'excitation revint instantanément, elle avait du mal à respirer, signe flagrant de son envie de lui brûlante.

Son index vint alors se poser sur son épaule, provoquant ainsi une meute de frissons sur le corps de la belle brune mais les paroles de son mari lui glacèrent le sang. Soudainement, elle avait froid. Terriblement froid. Elle planta son regard dans le sien et eut un vif mouvement de recul visant à mettre immédiatement de la distance entre eux. "Pardon ?" s'exclama t-elle. Le feu brûlant du désir qui dansait jusqu'alors dans ses prunelles se mua en une irruption de colère. Incendiaire. Inévitable. Parce que souvent sa colère se traduit dans ses gestes, Charlie s'empare d'un coussin du canapé et le balance rageusement sur son mari. Le pointant d'un index menaçant, la colère faisant vibrer ses cordes vocales. "Tu crois que je vais te laisser me sauter juste pour le fun après dix ans de vie commune ?" vociféra t-elle. La scène était d'une tristesse incommensurable. Charlie se rendit soudainement du pathétisme de la situation, comme si soudainement les rideaux s'étaient levé et qu'elle était nue en plein jour. L'humiliation était cuisante. Elle était là comme une idiote, à se faire trente six mille films à la seconde, à imaginer que tout pourrait rentrer dans l'ordre et que les choses pourraient s'arranger de manière définitive alors que lui de son côté avait déjà pris une décision irréversible. Qu'avait-elle cru, bordel ? Qu'elle pourrait débarquer ici dans une tenue de strip-teaseuse bon marché et réussir à rassembler sa famille ? C'était le pire manque de respect qu'on pouvait lui faire. "Tu penses sérieusement que tu peux me faire l'amour contre ce mur, et signer avec les papiers de notre divorce avec la même main qui me caresse et me fait hurler de plaisir ? Mais bon sang Melvin t'as du abuser sur le vin chaud hier soir parce que dans aucun monde, dans aucune dimension je te laisserais me baiser avec la ferme intention de me laisser après et de m'arracher mes filles." Retour à la case départ, c'est plus fort qu'elle. Elle ne peut plus tolérer ce rejet qu'elle découvre gravé dans la roche bien malgré elle.

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Melvin & Charlie

La bulle éclate et la chute est sans précédent pour Charlie. C'est tout son être qui la fait souffrir à présent, une douleur fulgurante qui s'accroit au même rythme que le débit de parole de son mari. Elle n'en revient pas de tout ce qu'il est en train de lui sortir. Oui, elle avait vraiment cru qu'elle arriverait à le récupérer ainsi, oui elle avait vraiment cru qu'il oublierait tout car leur amour était plus fort que tout et que  bientôt tout ça ne serait qu'un mauvais souvenir. Parce qu'il avait raison sur un tas de trucs et que peut-être qu'elle s'était vraiment voilé la face, peut-être qu'elle était allée trop loin en pensant qu'elle pourrait tout réparer d'un coup de baguette magique. Peut-être qu'elle avait été un peu trop naïve de croire aux miracles de Noël. Debout comme une conne, face à celui qui ne voulait plus être son mari, Charlie se sentait complètement déstabilisée. Elle avait l'impression de ne plus être elle-même, et elle pensa même un moment qu'elle n'allait pas tarder à s'évanouir tellement la douleur était puissante. C'était comme si elle sentait vraiment son coeur brisé à l'intérieur de sa poitrine. Elle n'arrivait pas à réaliser qu'elle allait devoir quitter cette maison d'ici quelques heures et faire une croix sur sa famille parfaite et absolument tout ce qu'elle représentait. Elle n'osait même pas pensé au jour où Melvin allait refaire sa vie. Le jour où une autre femme servirait leurs pancakes à ses filles et embrasserait tendrement son mari. Sa gorge se resserra un peu plus, l'obligeant à chercher de l'air pour respirer. Charlie se retourna et se tint à la cheminée un moment pour reprendre ses esprits, pour ne pas s'effondrer comme une merde devant Melvin alors qu'il venait de leur dire que eux deux c'était fini. Les lumières du sapin de noël éclaire les traits d'un visage qu'elle n'arrive plus à reconnaître. Cette fois-ci, ça y est. Elle a comprit. C'est fini. Ca ne sert à rien d'espérer, de cacher la réalité, de tenter de sauver les apparences parce que cette fois c'est sûr. Il n'y a plus de Melvin et Charlie, il n'y ara plus de fous rires sous la pluie en sortant du cinéma, il n'y aura plus de soirées crêpes avec leurs filles avec la reine des neiges en fond sonore, il n'y aura plus de petit quickie sous la douche le matin pour bien commencer la journée, il n'y aura plus son odeur sur son côté du lit, il n'y aura plus son sourire malicieux lorsqu'elle se déshabillait pour aller se coucher. C'était fini. Il n'y aura plus. C'était le pire noël de sa vie, non c'était le pire jour de sa vie. Pire que le jour où elle avait oublié les filles dans cette putain de voiture, pire que le jour où son oncle avait commencé à la toucher et toutes les soirées d'après. Pire que tout ça. Jamais elle n'aurait pensé que perdre Melvin pourrait être pire que tout ce qu'elle avait vécu dans sa vie. Et pourtant. Ils y étaient. Il avait été sa raison de vivre, sa raison de se lever ce matin, il avait illuminé son quotidien et lui avait surtout montré qu'elle pouvait être autre chose qu'une simple petite chose fragile écorchée par la vie. Melvin ne savait pas pourquoi elle était une âme errante lorsqu'il l'avait rencontré mais il avait clairement révolutionné sa vie.

Charlie n'avait jamais été de celles qui pleuraient pour un rien, elle était rarement émue devant un film et détestait montrer un signe de faiblesse. Elle pleurait sous la douche, en silence, jamais devant Melvin, encore moins devant les autres. Et pourtant, cette fois-ci, les larmes coulèrent toutes seules emportant sûrement son mascara qu'elle avait patiemment mis ce matin, lorsqu'elle pensait encore qu'elle parviendrait à sauver son couple en minaudant sous le nez de son mari avec cette tenue indécente. Les larmes coulèrent et cette fois-ci Charlie n'essaya même pas de s'en cacher, il était trop tard pour donner le change. Elle avait mal, tellement mal qu'elle se foutait bien que Melvin la trouve faible, elle l'était de toute manière : elle n'avait jamais été aussi faible de sa vie. Le pire dans tout ça, c'était qu'elle ne pouvait s'empêcher de penser que si elle n'avait jamais vécu toutes ces horreurs en étant plus jeune, elle aurait eu la force de s'en sortir. La force de ne jamais toucher à ces paradis artificiels qui l'avait mené à sa perte. Les propos de Melvin signaient le début d'un long combat pour la garde de ses filles. Un combat dont elle ne voulait pas mais qui s'imposait à elle. "Ok j'ai compris." répondit-elle, la voix étranglée par la peine. Elle essuya ses larmes d'un revers de la main et demanda "Est-ce que tu peux m'indiquer la salle de bain ? J'ai besoin de me changer avant que t'ailles réveiller les filles." Elle avait songé à partir immédiatement mais elle ne voulait pas rater un noël avec ses filles, elle ne pourrait jamais se le pardonner. Jamais. Elle avait assez fait de dégâts comme ça mais elle voulait au moins avoir le réconfort de voir ses filles sourirent en ouvrant les cadeaux qu'elle avait soigneusement choisi pour elles. Après tout c'était tout ce qui lui restait le sourire de ses filles, car elle ne verrait sûrement plus jamais celui de son mari. Charlie s'approcha de Melvin. "Je te demande juste une dernière chose : dis moi que tu ne m'aimes plus, dis moi que tu ne veux plus te réveiller auprès de moi tous les jours. Dis moi que tu es prêt à me voir sans alliance, main dans la main avec un autre. Dis moi que t'es prêt à me voir jouir grâce à un autre, dis moi que t'es prêt à me voir enceinte d'un autre, dis moi que t'es prêt à tout ça. Je dis pas que c'est ce qui va arriver mais c'est ce que comprend un divorce non ? Refaire sa vie, loin de l'autre... Avec quelqu'un d'autre." Elle avait repris du poil de la bête, elle était en colère à présent, et prête à le pousser à bout, prête à le faire assumer sa décision.

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Melvin & Charlie

Ce n'était pas la vie qu'elle avait imaginé le jour où elle avait épousé Melvin, elle, l'électron libre qui pensait finir sa vie seule. Elle ne pouvait imaginer un autre homme à ses côtés dans son lit, elle ne supporterait pas qu'un autre homme s'adresse à ses filles sur un petit ton paternaliste. Pire encore, elle ne supportait pas que ses filles lui racontent à quel point elles avaient passé une excellente semaine chez leur père et sa nouvelle copine, elle ne supporterait pas de les imaginer passer Noël ensemble, elle ne les imaginait pas en train de prendre leur petit-déjeuner le matin. Les familles recomposées étaient banales de nos jours mais ce n'était pas l'avenir que Charlie avait imaginé pour son foyer. Et pourtant c'était ce à quoi Melvin les exposait en décidant de faire voler leur famille en éclats. Il prétendait que c'était dans le but de protéger ses filles mais ça n'avait aucun sens, car comment mieux protéger ses filles qu'en gardant Charlie à l'oeil ? La réalité, ce que Charlie pensait c'était qu'il n'était pas capable de lui pardonner et que c'était sa vengeance personnelle. Elle avait manqué de faire du mal à ses filles alors il la punissait en lui retirant ce qu'il comptait le plus dans sa vie : sa famille. Alors il le méritait, de voir la vérité en face et d'être obligé de réfléchir à l'avenir, à ce qu'il risquerait de se passer maintenant qu'il voulait officiellement sortir de sa vie pour redevenir "juste" le père de ses jumelles. C'est pour ça qu'un flot de paroles s'était échappé de ses lèvres, l'obligeant à visualiser mentalement différents tableaux qu'il n'avait sûrement pas envie de voir plus qu'elle car elle le connaissait, ils étaient tellement possessifs lorsqu'il s'agissait de l'autre qu'envisager l'un avec un autre était la pire des tortures.

Lorsqu'il l'attrapa pour la plaquer contre lui, elle eut le souffle coupé, ne comprenant pas ce qui lui arrivait. "Lache-moi Melvin." Il reprenait contact avec elle alors qu'il venait de lui dire qu'ils allaient divorcés. La respiration de Charlie était hachée, elle regardait son mari qui la surplombait de toute sa hauteur. "Parce que tu crois qu'à 33 ans je vais rester seule pourrir dans mon coin pendant que tu te sautes toutes les célibataires de Wauwatosa ?" rétorqua t-elle, le souffle court. Elle aurait aimé qu'on sente la confiance en elle dans sa voix, qu'elle se montre indifférente à ses gestes mais elle était incapable de jouer les insolentes en étant aussi proche de lui. Sa main sur ses fesses était le contact le plus délicieux qu'elle ait ressenti depuis longtemps, les réminiscences d'ébats passionnés prenaient possession de son esprit alors qu'elle aurait du se concentrer sur ce que Melvin lui balançait sans pitié. La situation s'inversait à présent, c'était lui qui voulait lui montrer ce qu'elle allait perdre. Il perdait complètement la tête. Il s'approcha dangereusement de ses lèvres et cette fois-ci elle croit bien qu'elle va s'évanouir car elle oublie quelques secondes de respirer, s'obligeant à faire rentrer de nouveau l'air dans ses poumons pour ne pas perdre connaissance. Trop d'émotions. 

Comment pouvait-il lui faire autant d'effet dix ans après ? Ce n'était pas juste. Ce n'était pas juste qu'il veuille se séparer d'elle alors qu'elle n'oserait même pas traverser la rue sans sa main dans la tienne.  "T'oublies que c'est toi qui veut te barrer et me laisser toute seule, Melvin. C'est toi qui me pousse dans les bras d'un autre alors ne me menace pas." Il est malin parce qu'il lui prends les mains pour éviter qu'elle ne puisse se débattre, pourtant il mérite une sacrée gifle. "Comment t'oses me toucher comme ça alors que tu viens de me dire qu'on allait divorcer ? Comment t'oses vouloir m'empêcher de refaire ma vie alors que c'est TOI qui veut plus de moi ? C'est toi qui veut plus dormir avec moi ni même être dans la même pièce que moi ?" Elle tente de se dégager tant bien que mal, elle ne fait évidemment pas le poids physiquement face à son colosse de mari. Elle n'avait que son regard et son langage corporel pour tenter d'être intimidante mais même ainsi ce n'était pas dit que Melvin la prenne au sérieux malgré la contenance qu'elle essayait de se donner.  "Je suis pas stupide Melvin, je sais ce que tu fais. C'est qu'une histoire de fierté pour toi, t'as juste pas envie que quelqu'un d'autre fasse joujou avec ton jouet, ça n'a rien avoir avec moi. C'est ta fierté de mâle mal placé qui parle. Ou peut-être ton abstinence de ces derniers mois." Néanmoins elle savait qu'il avait raison, personne ne lui ferait jamais l'amour comme il le faisait, il était l'homme de sa vie peu importe l'issue de leur mariage elle ne pourrait jamais l'oublier même si elle le souhaitait de toutes ses forces et qu'elle mettait tout en oeuvre pour nier l'évidence. Elle savait parfaitement qu'elle ne parviendrait pas à le remplacer, c'était bien pour ça qu'elle avait débarqué dans cette tenue ce matin-là, dans l'espoir de le faire changer d'avis et de reprendre sur de bonnes bases. Mais Melvin avait décidé de jouer et il avait sans doute oublié à quel point Charlie était joueuse elle aussi. Surtout avec la souffrance pour moteur.

 Elle glissa la main dans son bain de pyjama en signe de provocation la plus totale, rentrant dans son jeu de manière vicieuse et sournoise, ainsi que sous l'élastique de son caleçon. Sa main le rencontra et elle le prit brièvement en main. Il était excité. Très excité. Le genre d'excitation propre au matin qu'elle lui connaissait bien car il fut un temps où la première chose qu'il voit sous les draps était le sommet de ses fesses sous les draps tandis que sa bouche était utilisée à bon escient pour lui faire bien commencer la journée. "Ouais apparemment c'est bien l'abstinence qui parle." dit-elle d'un ton sec, avant de retirer sa main de son caleçon. Elle avait le regard dur et la mâchoire serrée et soutint son regard sans ciller, ajoutant à la tension électrique qui se trouvait dans la pièce. "J'espère que tu trouveras une nana qui arrivera à te faire le même effet." ajouta t-elle, la gorge sèche.