S'il suffisait ll Sirius

La journée avait été un peu longue. La neige était un peu tombée en fin d'après midi. Au travail, nous n'avions pas eu grand chose à faire à part le journal du soir. En rentrant j'étais au téléphone avec ma maman, c'est la raison pour laquelle je n'ai pas fait attention à la plaque de verglas camouflée par la neige, sur le trottoir. Cela m'apprendra à être en talons en plein hiver surtout dans cette région, où nous n'avions guère des températures positives pendant la saison hivernale.
La plaque de verglas eut raison de mon équilibre et c'est les quatre fers en l'air que je finis ma course. Mon front a heurté un lampadaire. C'est de façon courtoise qu'un passant me porte secours. Je sens un liquide chaud sur mon front. Je ne mets que quelques secondes avant de m'apercevoir que je saigne.

Voulez vous que je vous accompagne aux urgences Mademoiselle?

Je me relève mais j'ai mal au crâne. Je souris en acquiesçant à cet homme. Il m'accompagne en voiture tandis que je mets un mouchoir sur ma plaie. Je regarde dans le pare-soleil l'étendu des dégats, mais il fait nuit, je ne vois presque rien. Je regarde la route. Je m'inquiète pour mon visage. J'espère ne pas avoir de cicatrice, je m'en sentirais défigurée. Une fois à l'hôpital je remercie mille fois mon sauveur avant de rejoindre les admissions. On finit par me placer dans un box me disant que je dois attendre un infirmier qui ne va pas tarder. Mon téléphone sonne, le prénom maman s'affiche.

Non.. Maman. Je ... Maman je vais bien, je n'ai qu'une plaie, ça vaut pas le coup que tu te déplaces.. Tu vas arriver que je serai déjà sortie. Je... Je t'appelle quand je sors. Je te laisse l'infirmier est là.

Je mets mon Iphone dans mon sac avant de toucher le pansement provisoire qu'on venait de me mettre rapidement en attendant les premiers soins. Je regarde l'infirmier avant de sourire.

Bonjour, je suis désolée de venir pour si peu..

Je hausse les épaules en remettant en place une mèche de cheveux. J'étais un peu gênée de devoir bloquée cet homme pour moi alors que d'autres avaient sans doute plus besoin de ses services.

Si tout ça continuait ainsi, Sirius allait faire une crise. Il se moquait bien qu'en se faisant il allait avoir l'air d'un enfant de trois ans, il avait besoin d'engueuler quelqu'un. Il voulait bien être compréhensif et aider du mieux qu'il le pouvait. Mais à un moment, il fallait aussi que son patron comprenne qu'il ne pouvait pas lui ordonner de prendre en charge les urgences sans préavis et sans assez de collègues pour travailler correctement. Tout cela faisait en sorte que depuis quelques semaines, Sirius faisait régulièrement des quarts de travail sans fin et sa patience commençait à s'effriter. Au moins aujourd'hui n'était pas la pire des journées, pas d'accidents horribles surtout des entorses ou des cassures. Les plaques de glace étaient décidément très traitres à ce moment de l'année.

En revenant de sa pause. Est-ce qu'on pouvait appeler cela une pause? Disons plutôt un arrêt-pipi. Il n'avait même pas pu fumer une cigarette! On lui avait remis le dossier d'une nouvelle admission. Il l'étudia rapidement en se dirigeant vers la civière de la dame. Elle s'était frappé la tête sur un lampadaire en glissant sur une plaque de glace. Il ne put s'empêcher de sourire, elle avait au moins le mérite d'être originale. Il ouvrit le rideau alors qu'elle terminait un appel téléphonique. Il lui offrit un sourire en refermant le dossier et en le posant sur la table.
« Bonjour Mademoiselle Westerfield, je m'appelle Sirius et je suis l'infirmier en chef. Ce sera probablement mon visage que vous verrez le plus souvent ce soir alors il faudra vous y habituez » blagua-t-il en attrapant le tabouret près de la table pour s'y asseoir afin d'observer le visage de la blonde. Il secoua la tête lorsqu'elle s'excusa.

« Il ne faut pas s'excuser. Si vous vous êtes rendues jusqu'à moi c'est que vous n'êtes pas venue inutilement. »
Il débuta son observation, rien de trop grave heureusement pour elle.
« Je vais appeler le médecin pour confirmer que rien n'est cassé, mais je crois bien que vous allez vous en sortir avec seulement quelques points de suture. »

J'avais envie d'être ailleurs qu'ici. Cela m'énervait beaucoup d'être à l'hôpital pour si peu, mais aux admissions, on m'avait fortement conseillée de rester pour panser ma plaie.
Alors que j'étais au téléphone avec ma maman, l'infirmier rentre et se présente. Plutôt très sympa, je lui rends son amabilité.

Vous devrez vous habituer aussi alors ! J'admire votre métier. Je n'aurais aucune patience !

Dis-je en riant légèrement. Cet homme avait l'air d'aimer son métier. Il se rapprocha de moi et je penchais ma tête pour lui montrer l'étendue des dégâts.

J'espère que je serais pas trop défigurée, ça fera moche à l'écran !

Je blague à mon tour. Une petite cicatrice ce n'était rien. Contrairement à la plupart de mes amis issus du même domaine professionnel que moi, qui auraient fait un scandale pour être recousue par un chirurgien plasticien afin de n'avoir aucune marque après cicatrisation.
Après les paroles de Sirius, un médecin ne mit pas longtemps avant d'arriver dans mon box. Après quelques observations, il ria lorsque je lui expliquais la façon dont je m'étais ouvert le visage. Je regarde le médecin qui me donne le même diagnostic que l'infirmier. C'est à dire 4 points de suture. Le médecin me demande si je souhaite être anesthésiée, je refuse.
Le temps me paraît trop long, la douleur est vive mais je supporte sans broncher. Il termine et demande à Sirius de faire le pansement. Il demande également à ce que je passe un scanner cérébral au cas où, puisque ma tête a heurté le lampadaire puis de passer la nuit là. Je soupire et lorsque je remercie le docteur, Sirius reste dans la chambre.

Bon et bien si vous êtes de nuit, vous allez devoir me supporter encore des heures !

J'essayais de plaisanter mais intérieurement je bouillonnais. Je n'avais pas envie de rester là. Demain je devais assurer la matinale à 7h.. J'allais donc devoir appeler pour que l'on me remplace sur le champ...

Je ne voudrais pas être embêtante mais vous n'auriez pas un antidouleur s'il vous plaît, j'ai affreusement mal au crâne.

Je lui souris en me touchant la tête. Cela me lançait. Le coup avait du être assez fort pour que j'ai mal.. Moi qui supporte d'habitude bien les douleurs, ce n'était pas du tout le cas là. J'avais honte en y repensant. Je souris en me disant que les passants avaient du bien rigoler en me voyant.

Je suis sûre que vous avez du tous rire en lisant mon motif d'entrée non?

Il lui semblait bien aussi que le nom sur les documents lui disait quelque chose. Il avait trouvé sur sa civière une présentatrice télé de la région. Elle lui dit admirer son métier et il ne s'empêcha pas de sourire en coin.

« Ce n'est pas en me prenant par les sentiments que vous allez passer plus rapidement, malheureusement. » Il ricana avant d'ajouter « Quoi que si vous avez un billet de cinquante en trop à me filer cela peut toujours s'arranger »

Il ne serait pas permit des blagues du genre avec tout les patients qui passaient les portes de l'urgence, mais la demoiselle semblait avoir un bon sens de l'humour. Pour preuvre, elle disait espérer ne pas être trop défiguré. Et puis, après autant d'heures de travail, Sirius avait bien besoin de blaguer un peu. Il termina son examen sommaire, remplissant la majorité des papiers avant de disparaître plus loin pour appeler le médecin nécessaire. Pendant que celui-ci examinait à son tour la jeune femme, Sirius en profita pour sortir rapidement et griller une cigarette. Timing d'enfer, il revint juste à temps pour se faire balancer le dossier de la demoiselle dans les mains en se faisant ordonner de réserver une plage horaire pour le scanner. Il roula des yeux et se retint de grimacer dans le dos du médecin puis son attention revint sur la jeune femme.

« Vous êtes décidement la meilleure compagnie que j'ai ce soir. Ne vous inquiétez pas. »

Lorsqu'elle lui parla d'avoir mal, il fronça les sourcils.

« Le médecin ne vous a rien prescrit? Tout dépendant de votre douleur je peux vous donnez quelque chose de force normal ou bien partir à la recherche d'un médecin pour une prescription pour quelque chose de plus fort.. »

Il secoua la tête

« Eux non, moi oui. J'aime apprécier les trucs du genre. Surtout quand je sais que les gens ne sont pas gravement blessé. » avoua-t-il. Son téléavertisseur sonna, l'avertissant que le scanner était libre. « Bon Miss Westerfield, nous partons pour une promenade » Il l'aida à s'installé correctement sur la civière en remontant les côtés de celle-ci. Il retira de façon experte le frein du bout du pied et se mit à pousser le lit géant dans la bonne direction.

« ATTENTION » hurla-t-il quand des enfants sans surveillance passèrent près de se faire rouler dessus.

**Inscription** : 01/10/2017

Citation :: Une mamie tombe à côté de vous ...
deux choix :
1 - s'arrêter et l'aider
2 - passer son chemin

Loin de moi l'idée d'avoir un traitement de faveur. Si j'étais présidente, ça fait longtemps que les soignants seraient augmenté ! Mais je pourrais demander à réaliser un documentaire, car je crois que les gens haut placés ne doivent certainement pas savoir ce que c'est de gérer un service et d'abattre le travail de 5 infirmiers à vous tout seul !

Je fais une moue mais j'admirais vraiment le travail des soignants que ce soit les médecins que les infirmiers par exemple. Ils gagnaient une misère et subissaient une charge de travail beaucoup trop conséquente. C'était une honte. Et même s'ils militaient dans les rues, le gouvernement fermait malheureusement les yeux.
Après avoir rencontré le docteur qui était un vrai con, je regarde l'infirmier revenir.

C'est un personnage aigri celui là dis donc !

Il est vrai que je n'avais pas ma langue dans ma poche. J'étais cependant loin d'être grossière mais je disais souvent ce que je pensais. En respirant je sentis l'odeur de cigarette me donnant tout de suite l'envie d'en fumer une. Je fis alors une grimace à cause du manque.

Dites moi qu'après le scanner je pourrais ENFIN me lever pour aller fumer !

Je souris en faisant des yeux de chien battu. Je l'écoute me parler des antalgiques avant de lui répondre

On peut commencer par un palier un et si ça ne va pas mieux on pourra aviser. Je hurlerais de douleurs pour qu'on vienne à mon secours !

Je ris alors quelques secondes avant que l'infirmier ne m'informe du scanner. L'anti douleur allait sans doute attendre. Je n'étais pas à l'agonie. J'évaluais ma douleur à 3 sur 10 ce qui n'était pas terrible. On part alors jusqu'au scanner en évitant les enfants quand une dame âgée tombe devant nous. Je me relève de mon lit en la regardant. Je ne réfléchis pas et saute par dessus les barrières. La tubulure reliée à ma perfusion m'empêche de bouger. L'infirmier est déjà sur le coup. Je décroche ma bouteille et vais à son secours. Je ne sais pas quoi faire pour l'aider.

Si vous voulez mon lit pour l'allonger, il n'y a pas de soucis.

Ma tête tournait aussi. Alors je m'assoie par terre en espérant que cela cesse. Je m'étais relevée trop vite. Je m'adosse au mur en regardant le plafond.

Je vais vous aider.. J'ai juste besoin... de quelques secondes.

Une fois mes esprits repris, je me lève pour aller dans le service le plus proche pour trouver de l'aide. Nous arrivons deux soignants et moi vers la mamie pour s'occuper d'elle. Je m'éloigne, ne voulant pas les gêner.

Sirius offrit un large sourire à la demoiselle qui semblait comprendre et apprécier le travail du personnel de l'urgence. C'était quelque chose de rare de nos jours, alors que la majorité des gens préféraient être traité comme le roi du monde et se préparaient à cela en traitant à leurs tours tous les autres comme des moins que rien. Il roula des yeux et s'empêcha de rire lorsqu'elle jugea à voix haute le médecin qui venait de l'examiner. « Exactement, et c'est la raison pour laquelle j'y ai droit jour après jour.. Il n'y a plus aucun autre service de l'hopital qui peut encore l'endurer. » lui expliqua-t-il doucement en continuant de pousser la civière. Il ricana finalement « Pour ce qui est de fumer.. Avec plaisir, ça me donnera une raison de disparaître cinq minutes pour aller en griller une moi aussi »

Sirius venait à peine d'éviter la ribambelle d'enfant quand une mamie s'étala de tout son long devant eux. Il avait à peine eu le temps de mettre le frein sur la civière que son occupante était déjà au sol en train d'aider la dame. Il secoua la tête en soupirant un peu fort. « Bravo, maintenant j'ai deux personnes sur les bras. » Mais s'était plus pour le principe de se plaindre que d'autre chose puisque la demoiselle était déjà partie vers le service voisin pour chercher de l'aide. Il s'était accroupi à côté de la vieille dame et avait prit rapidement ses signes vitaux avant de l'installer sur la civière supplémentaire qui venait d'arriver. Il l'abandonna alors aux mains expertes de sa collègue avant de réinstaller la présentatrice télé dans sa place désignée et de reprendre le chemin vers le scanner. « Je vous jure qu'habituellement le chemin vers le scanner est plutôt emmerdant.. » Il sourit en coin « Il faut donc prendre pour acquis que c'est vous qui attire tout ça? » s'amusa-t-il.

Une fois le scanner terminé et en attente des résultats, il se tourna vers la demoiselle. « Et maintenant vous savez ce que c'est? Pause clooope » chantonna-t-il en lui indiquant le chemin jusqu'à la sortie. Il était encore dans l'entrée, mais hors de portée des caméras, lorsqu'il alluma sa cigarette avant de mettre les pieds dehors là où le vent rendrait la tâche plus difficile. Il proposa son paquet à la jeune femme se doutant qu'elle n'en avait pas sur elle à ce moment-là.

A chaque fois qu'il m'arrive quelque chose, cela ne se passe jamais comme prévu. C'est un fait. J'ai une poisse énorme qui est constamment derrière mes fesses. La mamie en est la preuve. Je l'ai aidé malgré mon problème de santé actuelle. Oui, ma bonté me perdra sans doute mais qu'importe. Je suis assez bien pour venir en aide à un infirmier qui a une charge de travail énorme et une personne agée en détresse, bien que je ne puisse pas faire grand chose à part avertir d'autres soignants d'un service à côté. Ils ne mettent pas longtemps avant d'intervenir, nous laissant à Sirius et moi la possibilité de nous rendre enfin sans encombre au scanner.

Je suis désolée, c'est plus fort que moi, je ne voulais pas rester sans rien faire sur ce brancard. Je vais bien vous en faites pas !

Je risquais gros en me jetant au sol tout à l'heure mais j'étais sur et certaine de n'avoir rien du tout au contraire. Le scanner j'en avais pas besoin mais si c'était ce qui m'assurait de sortir plus tard je ne rechignais pas. Le scanner dura pas plus de quelques minutes, une fois sortie, je retrouve Sirius, l'infirmier. Il est très gentil et a l'air dévoué à son travail.

Pour répondre à la question de tout à l'heure effectivement je suis un chat noir. C'est comme ça que voulez-vous faire.. C'est pas à 27 ans que je vais pouvoir changer ça !

Je ris alors tout en écoutant ses paroles.

Oh oui une cigarette, j'en ai tant besoin !

Nous nous dirigeons dehors et il m'offre une cigarette, je l'accepte volontiers. Voilà des heures que j'avais pas apporté la dose de nicotine nécessaire à mon organisme. Ah, fichue drogue ! J'avais souvent voulu arrêter mais à chaque fois je remettais tout à demain comme la plupart des fumeurs. C'était paradoxal vu mon niveau sportif. Je tire sur la cigarette allumée, et souffle. Cela me fait un bien fou.

Ah merci beaucoup pour ça ! J'en avais besoin. Vous finissez votre service bientôt? J'espère sortir après, j'aime pas trop les hôpitaux, je n'aurais jamais pu devenir un personnel médical. Yeuk..

Je hausse les épaules, faisant une mine un peu dégoutée. C'était sans doute la raison pour laquelle j'appréciais le travail de toutes ces personnes qui prenaient soin de nous au quotidien quand notre santé faisait défaut.

Cela fait longtemps que vous faites ce métier?

Sirius s'était fait un plaisir à l'époque de développer ce vilain défaut qu'était fumer. C'était son moyen à lui de se couper des autres pendant quelques minutes, le temps d'une pause clope. En tant que travailleur de la santé, il savait bien sûr que c'était très mauvais pour lui mais même les années n'avaient pas réussit à l'empêcher de continuer. Il secoua la tête pour lui-même quand il réfléchissait à tout ce qui c'était passé quelques minutes plus tôt. La demoiselle avait décidement le cœur sur la main pour se jeter tête première dans une situation du genre. Elle avait aussi avoué de son plein gré qu'elle était un aimant à problème et l'infirmier n'avait pas pu s'empêcher de ricaner entre deux bouffées de cigarette.

Elle lui demanda s'il finissait bientôt son service et il ricana à nouveau. Il coinça sa clope entre ses lèvres pour sortir son téléphone portable de sa poche arrière. Il regarda l'heure en soupirant. Il était presque 21h00. « Je me pose la même question depuis officiellement plus de douze heures. Dès que ma collègue commence son service à elle donc. » Il rangea de nouveau son téléphone et il pencha la tête en écoutant la blonde. « Ça ne devrait pas être très long. Vous avez déjà vos points de suture. Il ne reste qu'à confirmer que rien d'anormal n'apparaisse sur les résultats du scanner et on vous donnera votre congé dans le temps de le dire. Je peux rester le temps de confirmer tout ça.. ma collègue n'en sera que plus heureuse d'avoir un patient de moins » proposa-t-il avant qu'elle ne lui demande depuis combien de temps il faisait ce métier. « 15 ans » répondit-il aussitôt sans même prendre le temps d'y réfléchir. Il aimait son boulot que voulez-vous. « Je suis tombé en amour avec le métier lorsque j'ai débuté dans l'armée » expliqua-t-il en terminant sa cigarette et en l'écrasant au sol du bout du pied attendant que la demoiselle fasse de même pour entrer à nouveau.