You ghost of mine you're taking up all my time (B&C)

Il aimerait pouvoir faire plus, Clyde, pour vraiment aider Bonnie. Il ne peut toutefois rien faire, en dehors de manifester son soutien à l’encontre de la brune, et se jurer d’être là pour elle, désormais. En ce sens, il s’efforce de lui faire comprendre qu’elle ne devrait pas se braquer définitivement pour ce qui est du procès. Il ne reviendra plus sur le sujet, ayant compris qu’elle a besoin d’y réfléchir, de digérer tout ça. Lui aussi, très certainement. Il sait également que cette soirée, bien qu’éprouvante mentalement, risque de s’avérer importante pour le duo. Parce que ce soir, c’est bien la 1ère fois qu’ils se montrent aussi honnêtes que cela, l’un envers l’autre, et ce, en dépit du fait que les sujets abordés ne sont pas nécessairement des plus joyeux. Ils ont au moins enfin pu arrêter de faire les cons, et admettre ce qu’ils ressentaient l’un pour l’autre. Alors certes, ça n’arrange pas leur situation, mais il y a du mieux, ces 2 têtes de mules ont enfin mis un terme à leur guerre débile. Et quand l’Américaine se demande ce qu’elle ferait sans lui, le guitariste se montre silencieux. Trop de répliques qui se bousculent dans son esprit, et toutes lui paraissent bien trop mièvres pour la situation, bien trop mièvres pour lui, aussi. Pourtant, elles sont toutes vraies. Car il n’a sincèrement pas l’intention de laisser de nouveau la jeune femme seule. Pas plus qu’il ne souhaite avoir à s’infliger une telle épreuve, une vie aussi remplie de souffrance qu’une vie sans la brune à ses côtés. Une vie où les mauvais choix sont légions, une vie qui n’a pas de sens. Il pourrait partir sur une réplique plutôt remplie d’humour, mettant en avant que la bassiste s’apprêterait à bouffer de la merde. Alors il se la ferme, Clyde, ça vaut mieux, car soit ça lui paraîtrait « trop » peu logique avec ce qu’il et, ou soit ça serait loin d’être un bon reflet de ce qu’il éprouve. Et en plus, ce soir, il s’est déjà bien assez exprimé sur ce qu’il ressent, plus qu’il ne peut le faire en général, alors il ne faut pas trop lui en demander. Les discours enflammés promettant un amour éternel, très peu pour lui !

Lorsque la brune prend possession de ses lèvres, le musicien met quelques petites secondes avant de revenir à lui. Surpris qu’il est par ce geste. Il fini cependant par lui rendre son baiser, attirant plus encore la Turner à lui, s’efforçant de faire passer par ce baiser, tout ce qu’il éprouve pour elle. Un amour qui n’a su s’atténuer au fil des années écoulées, au gré des non-dits en tout genre. Un désir qui ne s’est pas effiloché malgré la distance. Un besoin viscéral de la brune, qu’il n’a réussi à faire disparaître, malgré des efforts pour cela. Un souhait de ne plus avoir à souffrir de nouveau, ni de la faire encore souffrir. Une volonté de traverser les épreuves à venir en sa compagnie. Une admiration réelle pour ce qu’elle est, en dépit des drames connus. Il faudrait être aveugle pour ne pas voir ni ressentir à quel point Clyde est profondément amoureux de la brune. « On ferait mieux d’manger, ça va être froid. » Voici ce qu’il fini par dire, après avoir mis un terme à ce baiser, à contre-cœur. S’il s’écoutait, il l’aurait prolongé, se serait laissé aller à son envie d’elle qui parait s’éveiller dès qu’elle le touche. Mais il n’est pas sûr que ça soit l’idée du siècle. Après leurs confidences, après la découverte de ce que l’autre enfoiré a fait vivre à Bonnie, ni même avec un Matthew qui continue à rôder dans les parages. L’Irlandais redoute que Bonnie ne se mette en tête qu’il n’est resté ici que pour tenter de finir dans le lit de la brune, ou pour profiter de son état de faiblesse lié aux récents événements. Il quitte sa chaise, attrapant la casserole contenant les fameuses pâtes, qu’il finit par poser sur la table, sur laquelle il a préalablement dressé le couvert. « T’peux y aller sans risque, j’me suis amélioré depuis l’temps ! », dit-il, servant la brune, s’amusant du fait qu’à l’époque, lui et la cuisine ne faisait pas bon ménage. Il n’est pas un pro, loin de là, mais il se débrouille, maintenant. Et se sert par la suite, guettant la jeune femme du coin de l’œil, désireux de voir sa réaction quand elle commencera à manger ce qu’il a préparé.