Tout simplement toi "Elena"

La journée avait été particulièrement longue.. C'était pénible parfois de devoir rester plus pour voir si on avait tous les plans pour faire le montage. Mais bon, malgré tout j'adorais mon travail. Je ne le renierais pour rien au monde et à dire vrai, j'avais eu le choix entre faire médecin ou journaliste, et le choix avait été vite fait. Mes parents ne m'avaient jamais rien dit sur le métier du show business. Ils m'avaient au contraire toujours soutenue dans tous mes choix même ceux infructueux. Mon père disait toujours que selon mes choix, je n'avais rien à regretter. Si je réussissais c'était une victoire, si j'échouais c'était une leçon et que j'en ressortirais toujours plus forte.
Il n'avait pas tord en me disant toujours ça lorsque j'étais plus jeune.
Une fois arrivée à la maison, j'ai qu'une envie, d'un bon bain moussant. Je ne m'en fais pas souvent couler mais aujourd'hui j'ai besoin de me prélasser. Je pense à Rey. Serait-il fier de la femme que je suis devenue? Est-ce que... Toutes ces questions qui n'amèneront jamais de réponse.. J'avais toujours cette fameuse lettre. Je n'avais jusqu'alors jamais réussi à l'ouvrir. Aucune motivation, aucun courage.. Je sais que je serais plus mal encore..
C'est avec la musique sur mon enceinte blootooth waterproof que je rentre dans l'eau chaude et moussante. Je me détends un long moment. Je pense à ma vie. A celle que je suis devenue depuis que j'avais choisi de faire mes études loin d'ici. Comme l'avait dit Serena, jamais j'aurais pensé en arriver là. Il ne me manquait rien de plus que ce que j'avais. Sauf peut être, non rien...
Une petite heure après je sors de la baignoire en mettant une serviette autour de ma taille. Je brosse mes boucles d'or et je les essore à l'aide d'une autre serviette. Je sors de la salle de bains et me dirige vers ma chambre quand je sursaute !

Lake !

Mon coeur ne fait qu'un tour. Il a toujours cette sale manie de me surprendre. Ce qui me met en rogne parfois mais s'il ne le faisait pas cela me manquerait sans doute.

T'es un gros malade ! Un jour, je vais avoir une crise cardiaque avec tes bêtises !

Il me voyait en petite tenue, mais je m'en fichais. Nous étions amis depuis une dizaine d'amis. Il était comme un grand frère. Sans doute mon meilleur ami et j'appréciais qu'il soit présent pour moi. Il connaissait tout de ma vie.

Tu manges là? Attends moi j'arrive !

Je vais dans ma chambre me changer. Ma question était rétorique. Evidemment qu'il était ici pour passer la soirée avec moi. Cela me plaisait fortement qu'il soit là ce soir. J'avais besoin de lui. J'allais me changer les idées comme ça.

Tu bosses demain matin? Si c'est pas trop verglacé, ça te dit un footing?

Je crie depuis la chambre en enfilant un jogging noir et un débardeur de la même couleur. J'avais besoin de me vider, de me défouler. Et le sport m'y aidait.
Je passe ma main dans mes cheveux comme pour les ébouriffer un peu. Je reviens dans la salle à manger et vois la bouteille de vin. Instinctivement, je sors deux verres à pied du placard et embarque la bouteille.

Tu l'ouvres?

Je souris en lui tendant un tire-bouchon et la bouteille.

Bon alors, combien de femmes sont tombées sous ton charme cette semaine?

Je ne vois plus ma vie sans mon meilleur ami. Il a été là quand tout me réussissait dans la vie mais il était également là quand tout allait mal. Cela allait évidemment de même pour moi. J'appréciais sa présence. Nous nous voyons régulièrement dans la semaine et sans me rendre compte, son absence me faisait comprendre qu'il me manquait. Il m'était de l'animation dans ma vie. Je râlais très souvent, j'avais régulièrement envie de l'étriper mais il restait une des personnes qui comptait le plus pour moi. Je pouvais compter sur lui. Parfois, il m'était du sens à ma vie là où je n'en voyais plus. Mes parents l'appréciaient beaucoup. De nombreuses fois, ils m'avaient tendu la perche en me disant qu'il ferait un bon gendre, mais je ne le voyais pas comme cela. De toute façon, je ne me voyais avec personne. Je vivais plutôt bien mon célibat même si parfois il est vrai qu'il manquait une présence masculine dans ma vie même si Lake l'a comblé à sa manière.

On peut faire ce que tu veux, à partir du moment que c'est intense et que je puisse me défouler.

Je me surpassais toujours. Il le savait. J'aimais dépasser mes limites même si parfois cela me faisait tourner de l'oeil à deux doigts de tomber au sol. Mais j'étais toujours là. Toujours endurante. Toujours plus forte. Je fumais mais j'étais une très grande sportive. Je compensais la perte de mon soldat comme ça. Ma mère me répétait sans cesse qu'entre le travail, le sport et la clope j'allais y laisser ma santé mais qu'importe, mon train de vie me convenait à moi, c'était donc l'essentiel. J'enroule mes bras autour de mon meilleur ami, posant ma tête contre son dos pendant qu'il préparait notre repas. Cela sentait bon.

J'ai hâte de goûter à ce plat concu par le chef Seabrook !

Je ris légèrement tout en restant dans cette position. Je m'y sentais bien à sentir son odeur et sa chaleur, elles me réconfortaient. Il avait toujours eu un sixième sens, celui de débarquer à l'improviste quand je n'allais pas forcément bien même si je ne le montrais pas.

Je suis contente que tu sois là ce soir Lake.

Je me détache de mon étreinte pour trinquer et le laisser libre de ses mouvements pour cuisiner. On se fixe du regard. Ses superstitions me font rire. Je n'y crois pas mais m'y prête au jeu volontiers. Je bois toute ma coupe, j'ai besoin de me souler ce soir pour oublier ma vie misérable du moment. Je m'assoie sur le plan de travail en me resservant un verre sans attendre que celui de l'entraîneur soit vide. Je suis franche avec lui. J'aime connaître sa vie comme je sais qu'il aime être informée de ce qu'il arrive dans la mienne. Sa réponse me fait sourire. Je sais qu'il plaisante qu'à moitié. Il a sans doute du draguer quelques femmes de la salle de sport par si par là et après tout il a bien raison de profiter de la vie, il n'a pas la corde au cou après tout. Je reste impassible face à sa tentative d'intimidation.

Hum.. Et bien une petite douzaine, plus ou moins, que des bons coups en plus cette fois !

Dis-je en restant sérieuse même si c'était loin d'être le cas. Cela faisait des lustres que je n'avais pas ramené un homme ici juste pour coucher avec. Dans mon métier, j'ai l'occasion mais je n'avais pas eu l'envie depuis quelques semaines.

Et tu te tromperais à quel sujet mon petit?

Je le regarde en sirotant mon verre. Je ne le bois pas d'une traite celui là. Savourant chaque gorgée. Il était vraiment bon le vin. Lake savait choisir les bonnes bouteilles en général.

Bon au lieu de dire des bêtises, finis la nourriture s'il te plaît, mon estomac crie famine !

Je me relève et vais mettre la table sur la petite table basse devant le canapé. J'allume la télévision et tombe sur les JO. Nous adorons le sport. On pourra discuter de cela si jamais les sujets de conversations viennent à manquer, ce que je doute fort. Je m'assoies et le voilà qui arrive. Je souris comme une enfant à qui on offre un jouet.

Si tu bois, tu dors là Seabrook ! Je veux pas te savoir au volant avec 3g d'alcool !

C'était une excuse, mais j'aimais quand il était là la nuit. Je me sentais davantage en sécurité. Je suis à mon troisième verre et Lake attaque le deuxième. Mes joues chauffent et ma tête commence à tourner. L'effet escompté.

Je ne me suis jamais demandée si Lake me plaisait plus qu'un simple ami. Même si nos proches nous le répétaient sans arrêt. J'aimais vraiment la présence de Lake. Il avait toujours été à mes côtés. Et j'aimais qu'il soit auprès de moi. Peut-être étais-je aveuglée tout simplement et que nous formerions un joli couple qui sait ! Nous étions fusionnels et compatibles ça c'est certain mais je ne me sentais pas prête à être avec quelqu'un. Enfin c'est ce que je me répétais car j'avais l'impression de trahir Rey bien que cela faisait longtemps que nous avions rompu même si nous nous aimions toujours. Je devais tourner la page, il était parti. Je devais refaire ma vie. Aller de l'avant. Je n'avais que 27 ans, je devais voir la vie du bon coté car tout me souriait. Ce n'était pas pour autant que j'allais oublier mon défunt soldat. Il serait toujours présent dans mon coeur quoi qu'il arrive.

Je te répète sans cesse que je veux manger tes bons petits plats, tu devrais venir tous les soirs me faire à manger.

Je rigole. Il faisait bien ce qu'il voulait mais pour un homme, il cuisinait vraiment très bien. Il avait toujours de bonnes idées et sa nourriture était toujours variée. Il cuisinait bien mieux que moi. Souvent il faisait l'entrée et le plat principal et moi je me chargeais du dessert. Nous avions nos habitudes. Son étreinte me fit du bien. Je me sentais protégée et en sécurité dans les bras de ce coach sportif. Il avait prévu le coup, une deuxième bouteille ouverte, je savais déjà que demain matin la tête tournerait sans doute un peu, beaucoup. Pour une fois, il avait prévu le dessert, ce qui me fit rire. Je n'avais aucune idée de ce que cela pouvait être mais je lui faisais confiance. Je bois encore la fin de mon verre et Lake me remplit à nouveau ma coupe. J'avais oublié de compter le reste des verres. Tant pis, je me laisserais aller ce soir. Après tout ça faisait pas de mal.

Le repas se déroule sans encombre. Nous regardons les jeux olympiques divers, entre deux conversations. Nous apprécions parfois passer des moments comme cela, calmes et doux. J'ai la tête qui me brûle mais je continue mon verre me souciant pas des effets pour le moment.

Oui ma journée était longue mais quand on aime son travail on n'a pas vraiment l'impression de travailler pas vrai?

Je souris en terminant ce plat succulent.

Honnêtement, ouvres un restaurant, c'est tellement bon Lake !

Je m'essuie la bouche puis je pose ma tête contre son épaule. Je pose ma main sur sa cuisse et je ris légèrement.

Tu veux plus que je sois présentatrice avoues-le ! Parce qu'avec tout ce que tu me cuisines, un jour je ne passerais plus la porte Seabrook ! Heureusement que je vais à la salle avec Luna, sinon je serais un bibendum !

Je le regarde me levant pour amener les plats à la cuisine. La vaisselle attendra demain. Je n'ai absolument pas envie de la faire maintenant. Puis je change d'avis et la fait. Après tout nous ne sommes que deux, nous n'avons pas trop utilisé de vaisselle. Je regarde alors de temps en temps par dessus mon épaule pour regarder mon meilleur ami. Il était sexy et craquant finalement, une fois qu'on le regarde d'un peu plus près. J'enlève cette idée de ma tête surement amenée par l'alcool. Je reviens vers lui avant de m'affaler sur lui brusquement.

Aaaaah, j'ai bien mangé. On fait quoi maintenant?

Je me relève pour boire mon unième verre tout en fixant du regard le jeune homme.

J'aime lorsqu'il me cuisine de bons petits plats. Il est très doué et selon moi, il a raté sa vocation. Mais je sais aussi que le sport compte beaucoup pour lui. Deux passions, un choix de carrière. Son métier lui va cependant comme un gant. Je l'ai déjà vu à l'oeuvre lorsque moi même je m'entraîne à la salle de sport où il travaille. Il faisait ça avec tant d'envie et de sincérité que j'avais même pas l'impression qu'il le faisait parce qu'il avait besoin d'un chèque à la fin du mois. Tous mes proches avaient plus ou moins le métier qu'ils souhaitaient. Mon métier me plaisait beaucoup aussi. Je m'épanouissais de jour en jour. J'aimais ce que je faisais.

Oui bien sûr, parfois j'ai envie de rester à la maison, sous la couette ou devant Netflix par exemple. Mais une fois au travail, je suis bien contente d'être là. Et je m'y donne à fond. Et toi ! Tu parles que tu aimes ton job, tu vois des filles avec des shorts ou pantalons moulants dévoilant leurs formes et leurs fesses. Tout le monde rêverait d'un travail où tu peux mater de jolis fessiers à longueur de journée !

Je ris. Il avait tellement raison d'en profiter. Je voyais souvent les acteurs pendant les soirées où j'assistais. Les acteurs sur qui mes copines bavaient. Certains d'entre eux, je les connaissais.. D'autres, étaient de vrais cons. Mais leur beauté les rendait toujours attirants évidemment !

Ah oui tu as raison, tu es l'homme parfait Lake, alors qu'attendons-nous? Marions nous demain !

Je ris alors. L'alcool me faisait dire des choses que d'ordinaire je n'aurais sans doute pas dites. Mais qu'importe. On passait une bonne soirée. Cela me faisait du bien de penser à autre chose, de pas penser au côté misérable de ma pauvre vie.. Je n'avais pourtant pas à me plaindre mais comme je l'avais dit à Serena, il me manquait quelque chose pour être vraiment parfaitement heureuse. Mais quoi? En m'affalant sur lui, je fais tomber son verre de vin à moitié sur lui mais aussi sur moi. Cela m'est complètement égal. J'en rigole au contraire. Il a pas l'air de rigoler lui. Je m'éloigne de lui alors qu'il me menace de m'attraper.

C'est une menace Seabrook? Tu crois vraiment m'impressionner?

Je ris pour me moquer de lui mais je fais moins la maline quand il se relève du canapé pour m'attraper. Je cours à travers le séjour pour échapper à son emprise.Ses pas sont lents mais cela me stresse, il finit par détaler et m'attraper. Je me débats mais je finis contre un mur comme une proie qui a échoué et est entre les griffes de son prédateur. Je suis un peu essoufflée d'avoir couru. Je le fixe du regard, ne le détournant pas du sien. Je plisse un peu les yeux, sérieuse. Il est vraiment beau. Je pose ma main sur sa joue et ma respiration se fait plus rapide.

Et après?

L'alcool fait souvent faire des choses que nous n'aurions sans doute pas fait si nous étions sobre comme courir dans toute la salle à manger pour échapper aux griffes de Lake. A dire vrai, j'ai l'impression d'avoir 10 ans, d'être redevenue une petite fille qui s'amuse avec son meilleur ami. Cette légèreté, je ne l'ai pas ressenti depuis très longtemps. J'en oubliais même l'espace d'un instant Rey. Il était dans mon esprit mais dans une petite case, bien au chaud. Là, je vivais l'instant présent, le coeur brûlant, la tête enivrée de ce bon vin déniché par le coach sportif pour l'occasion. Une occasion comme une autre, après tout nous ne fêtions rien de particulier n'est-ce pas? A part la vie. Cette vie qui nous avait mis tous les deux sur le même chemin il y a une dizaine d'années de cela. Je n'imaginais tellement plus ma vie sans Lake Seabrook. Je l'aimais pour tout ce qu'il était, défauts compris. J'adorais être avec lui et je me sentais moi même, naturelle sans besoin d'être une autre personne. J'étais moi.
Que me réserve la vie sans Rey? Je ne sais pas. Je m'étais toujours imaginée finir ma vie, mariée, enceinte et avec lui à mes côtés.

Comme un pauvre agneau sans défenses entre les griffes d'un loup assoiffé, je ne résiste pas longtemps et capitule. Je regarde mon meilleur ami dans les yeux et fronce les sourcils en posant instinctivement ma main sur sa joue râpeuse à cause de sa barbe. J'aime ce contact, je souris. Je le provoque. Je ne sais pas ce que je veux pour la suite, mais Lake a l'air décidé. J'aquiesce lorsqu'il me demande si je lui fais confiance, évidemment cette question n'amenait aucune réponse, il connaissait forcément ce que j'allais dire. Sans m'y attendre il écrase ses lèvres contre les miennes. Je viens de franchir une barrière avec lui. Quelque chose qui ne s'est jamais produit auparavant. Pas en plus de dix ans d'amitié tu n'aurais pensé que ce jour là arriverait. Ce baiser est plein de tendresse mais rempli de fougue également. Il se retire de ce moment de folie et contre toute attente cela ne me suffit pas. J'en veux plus. Je veux goûter à nouveau à ses lèvres qui sont sucrées par le vin qu'il a bu plus tôt. Je lui souris avant de l'attirer contre moi, collant ma bouche contre la sienne. Je joue avec sa langue avant d'enlever son T-shirt. Je ne sais pas du tout ce que je fais, mais ce soir, j'ai mis ma vie sur pause. Demain sera un jour nouveau pour regretter. J'en ai envie c'est tout ce que je sais.

J'avais peur que mon esprit reprenne le dessus et le repousse et pourtant ce n'est absolument pas le cas, comme si j'avais attendu cela pendant très longtemps. Mon coeur s'emballe et je m'embrase. Je suis bien dans ses bras, je l'ai toujours été, mais il était comme un ami ou un frère, je ne le voyais pas autrement jusqu'à ce soir. Je laissais entrevoir une lueur d'espoir dans mon coeur. Serais-je prête pour tourner la page? C'est bien possible. EN tout cas, tout l'alcool ingurgitait m'en donne le courage. Lake est tout à fait qualifié pour être un bon partenaire. Nous sommes un couple finalement sauf que nous nous embrassons pas et nous n'avons pas de rapport sexuel. Mais sinon c'est tout comme. Nous sommes constamment l'un chez l'autre, je connais sa famille, il connait la mienne, j'adore son chien... Je pense que nous serions bien ensemble. Cela aurait sans doute été fait si je n'avais pas eu Rey dans ma ligne de mire. Mais ce soir, il n'y a que Lake et moi. Personne d'autre. Je ne pense qu'à nous deux. Je l'embrasse encore plus intensément, mettant mes mains un peu partout sur sa peau bouillante. Je suis plaquée contre ce mur gelé, avec pour seul linge, mon jogging. A demi nue, je me blottie contre Lake alors qu'il s’imprègne de mon corps nu devant lui. Je le pousse en mettant mes mains sur sa poitrine et le fait reculer jusqu'à ma chambre. Je lui souris et lui vole quelques baisers. Je le fais basculer sur le lit. Je rigole en le contemplant. Drôle de situation que je n'aurais jamais penser vivre un jour..

Quelle drôle de situation quand on y pense.

Je le regarde en me mordillant la lèvre. Je le veux. Maintenant. Je lui retire ses chaussures, son jean bien trop superflus. J'ai envie d'avoir une vision global du corps qui m'a souvent intrigué. Il est beau, cet homme a vraiment tout pour lui.

Je sais pas si tu me mérites finalement.

Dis-je, le laissant avec comme seul habit, son caleçon. Je ris, toujours debout. Mon regard azuréen croise le sien et je ne peux m'empêcher de recommencer à me mordre les lèvres et jouer avec le cordon de mon jogging. Je finis par l'enlever, dévoilant une culotte fine en dentelle bleue marine.

Je n'étais pas très à l'aise car il s'agissait de mon meilleur ami mais mon corps était attiré vers lui comme un aimant. Je voulais être dans le creux de ses bras, rien qu'à lui pour ce soir, cette nuit. L'alcool y jouait beaucoup et m'avait sans doute donné des ailes c'est certain mais peu importe, ce soir je voulais Lake Seabrook et personne d'autre. J'étais dans une bulle et personne pouvait déranger cela. Je le regretterais sans doute demain qui sait, mais ce soir je sais ce que je veux.
Il a le dessus. Je le regarde en souriant. Je suis apaisée, j'ai l'impression que je suis invincible à ses cotés. Je suis bien. Je ris à sa petite blague et je lui passes ma main dans ses cheveux.

Je suis bien avec toi Lake.

Je me tortille alors qu'il touche pile dans le mille. Il me connaît par coeur, ce n'est pas étonnant qu'il touche directement mon point sensible. J'ai envie maintenant tout de suite. Je n'ai pas envie d'autre chose que de lui maintenant.

Maintenant !

Dis-je en retirant sa main venant entourer mes jambes autour de sa taille. Je l'embrasse avec passion. Je veux qu'il comprenne que ce soir je suis à lui et à personne d'autre. Rey me traverse l'esprit un instant et s'en va aussi vite. Rey a disparu me laissant seule affronter mes problèmes. Tant pis, je dois penser un peu à moi, tourner la page, en tout cas c'est ce que l'alcool me dit de faire. Demain ce sera sans doute différent mais ce soir, cette nuit, j'ai envie de me dire que tout est possible et pourquoi pas avec mon meilleur ami et acolyte de toujours, Lake?
La vie ne tient qu'à un fil et je comprends pas pourquoi nous devons nous priver des choses de la vie n'est-ce pas ? voilà ce que me murmure le vin que j'ai ingurgité. Je n'ai pas l'habitude de me saouler mais ce soir c'était nécessaire, j'avais un trop plein qui fallait que j'évacue.

Tu sais que c'est pas bien de faire boire une femme innocente ?

Je souris entre deux baisers.